Depuis la fin du mois d’août 2011, Olivier Roussellier dirige l’hôtel La Batelière à Schoelcher. Diplômé de l’école hôtelière de Lausanne, il est passé par des maisons prestigieuses comme le Georges V ou La Tour d’Argent à Paris avant de partir pour la Réunion et les Seychelles. Son objectif aujourd’hui : réussir le passage de La Batelière sous l’enseigne Radisson Blu dans les prochains mois.

MadinMag : Comment avez-vous atterri en Martinique ?

Olivier Roussellier : Avant de venir aux Antilles, je vivais en Tunisie où je dirigeais l’hôtel Concorde de Tunis. Et puis l’année dernière, se sont déroulés les événements que l’on connaît. Il était devenu difficile d’y rester et puis, parallèlement, j’ai été séduit par le projet de Yann Monplaisir pour le redéploiement de l’hôtel La Batelière.

Quel est ce projet justement ?

La Batelière a une histoire, une âme. Il s’agit de redonner un peu du lustre d’antan à cet établissement. Mon premier objectif est d’ailleurs d’assurer l’affiliation de La Batelière à l’étiquette Radisson Blu. Il doit être reconnu comme un hôtel d’affaires international. D’autant plus qu’il bénéficie d’un emplacement idéal : au bord de la mer tout en étant très proche du centre névralgique de la Martinique.

Quelle est la principale difficulté pour un hôtel d’affaires en Martinique ?

Bizarrement, les clients d’affaires ne sont pas enclins à payer un “vrai” prix dès lors qu’ils voyagent  en Martinique ou ailleurs dans les DOM. Ils s’imaginent qu’ils ne paieront pas le même prix qu’à Paris. Pourtant, nous répondons aux mêmes critères. Il faudra un peu d’aplomb pour dynamiser cela.

Que pensez-vous de la morosité de l’industrie touristique dans les Antilles françaises ?

A la Réunion où j’ai longtemps vécu, les problématiques sont assez similaires.

En 1999, j’ai lancé le premier ressort quatre étoiles de l’île, les Villas du Lagon. Au départ, on me disait : “c’est impossible de faire du haut de gamme à la Réunion”. Je pense avoir prouvé le contraire.

De plus, certaines idées mises en place à la Réunion peuvent servir en Martinique. Il est aussi intéressant de remarquer les similitudes entre les deux îles du point de vue de leur environnement proche. Avec l’île Maurice d’une part, les îles comme la Barbade ou Sainte-Lucie d’autre part, elles entretiennent le même genre de relation. Mais les moyens et les niveaux de développement sont très différents. L’offre ne peut pas être la même.

Que doit proposer la Martinique ?

Nous ne pouvons pas lutter contre la nature même de l’offre : la mer, le sable, etc. Il faut dynamiser les points sur lesquels nous sommes en avance : l’histoire, la culture, l’authenticité ou la continuité des services de santé. Nous devons proposer des offres de qualité. Les produits, les richesses sont là. Mais il ne peut y avoir de all inclusive comme à Saint-Domingue.

La Martinique doit aussi “ré-internationaliser” sa clientèle. L’ouverture de la ligne d’Air France depuis Roissy est une très bonne nouvelle. Il faut également s’assurer du renouvellement de la clientèle américaine et canadienne.