Miguel Laventure est vice-président du Conseil Régional de la Martinique et président de la mutuelle MGPA. A l’occasion de l’année des outre-mer, il fait le point, pour CaribMag, sur les perspectives d’avenir de l’économie martiniquaise.

CaribMag: Quels sont selon vous les freins au développement économique de la Martinique ?

Miguel Laventure : Les gens volontaires ne manquent pas. Ils ont envie de faire des choses et sont impatients de pouvoir réussir des engagements. Nous devons donc leur fournir les conditions de leur réussite. Bientôt un budget sera voté au Parlement*. Il faut que l’on y trouve les éléments de soutien indispensables. D’autant plus que la défiscalisation est aujourd’hui sur le grill…

Sur quels leviers devons-nous agir ?

Il existe de nombreux éléments qui ont besoin d’être dynamisés. Avant tout, il faut que l’on apprenne à travailler davantage ensemble. Je l’ai déjà dit et je le répéterai en toutes circonstances : il faut que l’ensemble des acteurs conviennent des orientations et choisissent de les organiser de manière collective. Plus nous partageons les expériences, plus nous regardons ensemble vers l’avenir, plus nous essayons de nous organiser de manière solidaire et plus nous avons de chances de réussir notre développement.

La révolution numérique peut-elle aider à stimuler l’activité économique ?

J’entends de plus en plus parler d’économie numérique. C’est formidable. En revanche, je suis époustouflé de voir que certains pensent que l’on peut s’accommoder d’une vraie fracture numérique. J’ai même entendu, et cela m’est insupportable, qu’il soit normal de payer plus cher, chez nous, les services numériques et l’accès à internet. Bientôt on va nous dire qu’il faut payer le timbre-poste plus cher sous prétexte que l’on est plus loin. Je trouve cela inacceptable.

L’avenir passe-t-il par un rapprochement des régions ultra-marines ?

D’une manière générale, le développement passe par le fait d’intéresser l’ensemble des habitants et des populations. Il faut donc le mettre en marche entre nos régions, avec l’Etat, mais aussi entre nous, entre les différentes entités d’outre-mer. C’est une évidence.

Où se situe l’espoir pour les années à venir ?

L’espoir est chez la jeunesse. Vous connaissez cette jolie expression, pour rester dans le domaine du numérique, digital native, que je trouve très sympathique et qui prouve l’existence, aujourd’hui, d’une population qui ne demande qu’une seule chose : vivre son temps, mais le vivre pour tout le monde, y compris pour elle-même, nous devons donc lui donner les possibilités de s’exprimer et de s’épanouir.