Christophe Attelé est président de Publicis Caribe Ad, une agence de communication généraliste basée en Guadeloupe et en Martinique. Il fait le point sur le marché de la publicité et nous livre quelques clés pour mieux analyser les tendances actuelles du secteur.

Un point tout d’abord sur le marché de la publicité en Guadeloupe…
En dix ans, le marché s’est beaucoup professionnalisé. Du côté des annonceurs d’une part, les postes “communication” et “publicité” se sont largement renforcés. D’autre part, les campagnes sont devenues plus pertinentes. Pour le reste, il s’agit d’un marché avec relativement peu d’agences structurées : on compte quatre ou cinq agences généralistes en Guadeloupe.

Quels sont, localement, les médias les plus porteurs ?
L’affichage en 4×3 marche très bien, c’est le média phare. Suivent ensuite le “total covering” (habillage publicitaire de véhicules, ndlr), la radio et enfin le France-Antilles, qui touche la moitié de la population à chaque édition. La télévision perd du terrain car on assiste de plus en plus à une dispersion due au nombre croissant de chaînes. Guadeloupe Première reste cependant une valeur sûre.

Et concernant les médias informatiques ?
Aujourd’hui, les annonceurs veulent tous être présents sur le web, développer leur site internet ainsi que les réseaux sociaux. Toutefois, il faut que ces derniers aient conscience que le média numérique ne coûte pas moins cher que les autres médias. Il s’agit d’un travail très pointu, lourd en investissements, même si le retour se mesure peut-être plus vite et plus facilement que pour les médias traditionnels.

Quel est le secret d’une campagne réussie ?
Il y a deux sujets incontournables sur lesquels il convient de travailler : le branding, c’est à dire le travail autour de la marque, et le lien, l’échange avec le client.
Si une marque s’emploie à développer ces deux axes stratégiques, elle gagne à tous les coups.

Quel est l’impact de la crise sur votre activité ?

Depuis deux ans, on constate un resserrement des investissements, une vraie chute globale du marché de l’ordre de 20 à 30%. Et, pour la première fois en 2011, une double crise s’est faite sentir : les conséquences de la crise mondiale, renforcées par le contre-coup de la crise de 2009 qui a frappé les Antilles-Guyane.

Quelle est la position à adopter face à ce climat récessionniste ?
L’attitude à adopter dépend grandement du produit, mais aussi de la notoriété de la marque.
Si l’annonceur est bien identifié, il peut éventuellement réduire ses budgets communication et publicité. Par contre, s’il s’agit d’une marque challenger et que l’annonceur arrête ses campagnes de communication, le fossé avec les leaders risque de s’accroître…

Une solution pour sortir de la morosité ambiante ?
Seule une meilleure visibilité politique et économique permettra de redonner confiance aux annonceurs et d’enrayer cette spirale négative, basée sur la crainte, dans laquelle on est entré.
C’est aux médias, aux politiques et aux pu-blicitaires de s’y employer. Chacun doit en effet participer et se montrer positif.
Du point de vue des publicitaires, il faut continuer à s’ouvrir sur la Caraïbe. Le développement des territoires, des enseignes et de la Caraïbe est une vraie stratégie à adopter. Parce que le développement de demain se fera à l’échelle du bassin caribéen.