Katia Leï-Sam est la directrice de publication du site d’information guyaweb.com. Pour le Guyamag, elle
revient sur l’origine de son projet et évoque la place grandissante d’internet
dans la société guyanaise.

Vous avez créé Guyaweb en 2005, pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse de ce projet ?

Ce site est né de mes voyages. En 2000, j’ai participé au rallye « Terre Amazone », un événement dont j’étais la webmaster. J’ai ensuite effectué une traversée de l’Atlantique en catamaran en 2001 puis un tour d’Amérique du Sud en scooter ! Pendant deux ans, j’ai ainsi parcouru plus de 60.000 km jusqu’à Ushuaïa. Mon périple était disponible sur internet, grâce à un site en quatre langues (français, anglais, espagnol et portugais) destiné à faire découvrir l’Amérique du Sud aux Guyanais.
De retour en Guyane, j’ai eu envie de continuer sur ma lancée, en Guyane cette fois, et j’ai eu l’idée de lancer un site d’information. Lauréat du “Défi jeune 2005”, le site a donc fait son apparition sur la toile en 2005.

Pouvez-vous présenter Guyaweb à celles et ceux qui ne connaitraient pas encore le site ?
Il s’agit d’un site d’information alternative qui traite toutes sortes d’actualités : politique, culturelle, sociale, etc. L’idée de base de Guya-web, ce n’est pas de compiler des communiqués ou de faire une revue de presse tous les matins. Nous essayons de proposer des informations prises sur le terrain, afin de présenter l’actualité sous un angle différent. Guyaweb propose aussi un agenda culturel, des bonnes adresses ou encore une rubrique « petites annonces ».

Combien êtes-vous pour faire « tourner » le site ?
Deux. Je m’occupe de la gestion du “back office” (gestion et administration d’un site internet, ndlr), du contenu éditorial et de la commercialisation du site. Je travaille avec une journaliste qui va sur le terrain pour écrire des articles. Guyaweb, c’est au moins cinq articles par jour en plus d’une newsletter quotidienne.

Est-il difficile de lancer un site internet en Guyane ?
Le lancement et les premiers mois n’ont pas été de tout repos mais j’espère que le plus dur est derrière nous maintenant ! Depuis le lancement, nous avons procédé à trois refontes et le site a déjà reçu entre 200 et 300.000 visites.

Un point sur l’utilisation du net en Guyane ?
Depuis peu, internet est devenu un réflexe, ce qui n’a pas toujours été le cas. En effet, les Guyanais comprennent désormais mieux l’intérêt du web et ne sont plus réfractaires. Je crois aussi que les réseaux sociaux ont accéléré la démocratisation du net.
Par exemple, au lancement de Guyaweb en 2005, être présent sur internet pour une entreprise, était considéré comme un luxe. C’était souvent le dernier budget consacré par une entreprise pour sa communication. Aujourd’hui, de nombreuses sociétés sont en ligne, conscientes qu’une présence sur internet représente pour elles la meilleure des cartes de visite.

Quelles sont les prochaines étapes dans le développement de Guyaweb ?
Dans l’idéal, j’aimerais pouvoir créer un réseau de correspondants partout en Guyane, dans l’Ouest, puis ensuite dans l’intérieur du pays. c