« Vega, Ariane et Soyouz, proposeront une offre complète capable de couvrir tous types de lancements dans le monde »

 

CNES : Réorganisation en profondeur sur la base spatiale de Kourou

 Le lanceur de satellites Arianespace et le Centre national d’études spatiales (Cnes) ont renégocié les contrats quinquennaux relatifs à l’organisation au sol du centre spatial guyanais. Pour un montant total de 700 millions d’euros.

 

C’est à la fin de l’année 2011 que les contrats définissant la participation des industriels au maintien des moyens techniques de la base spatiale de Kourou ont été renouvelés. Si l’intérêt affiché par le Cnes est avant tout de conserver les objectifs de la base spatiale en disponibilité, sécurité, réduction des coûts, tout en maintenant une certaine stabilité, notamment pour les 900 personnes travaillant chaque jour au CSG, la signature de ces nouveaux contrats revêt cette année un enjeu de premier plan puisqu’en 2012, les trois lanceurs, Vega, Ariane et Soyouz, offriront une gamme complète de lanceurs capables de couvrir tous types de lancement dans le monde. “L’arrivée de Soyouz et de Vega a entraîné une évolution du périmètre de nos contrats,  explique Henry Kong, chef de projet CNES en charge du renouvellement des contrats sur la base. En effet, la cadence de lancement sera désormais plus importante, entre 9 à 10 lancements par an contre 6 ou 7 précédemment”. Et les missions du Cnes en termes de management des opérations et moyens techniques au profit de la sauvegarde des personnes, des biens et de l’environnement de s’en trouver renforcées.

 700 millions d’euros sur cinq ans.

Ainsi, ce sont dix-neuf appels d’offre qui ont été lancés conjointement avec l’opérateur de lancement, Arianespace, pour le renouvellement d’une trentaine de contrats d’un montant total de 700 millions d’euros pour les cinq prochaines années. Ces contrats concernent de nombreux services comme la télémesure, la localisation, les télécommunications, l’optique vidéo, la qualité, l’énergie, la climatisation, l’entretien, la logistique, le transport, ou encore la protection des personnes, et répondent à des contraintes bien précises en termes notamment de performance et de sécurité. “D’autres facteurs sont également déterminants dans le choix des entreprises qui travailleront sur la base, poursuit celui qui est par ailleurs sous directeur adjoint en charge des moyens techniques et des opérations sur la base. En effet, nous devons respecter l’objectif que les états membres aient un retour de leur contribution sur les industriels. Cela explique la participation d’industriels italiens, anglais, allemands, espagnols, etc. Au total, 50% du montant de ces contrats s’opèrent pour des industriels non-français. La dernière exigence est de maintenir une cohésion forte sur la base. Le renouvellement des contrats affecte 900 salariés, il est donc impératif de maintenir l’équilibre social.” Et comment garantir cette stabilité sociale ? “D’une part, par l’inscription d’une clause obligatoire dans les contrats sur la reprise du personnel, poursuit-il. D’autre part, par la mise en place d’une cellule de suivi de transition sociale pour traiter toutes les difficultés qui peuvent se présenter aux salariés dans le cas d’un changement d’entreprise pour une mission donnée”.

Favoriser les entreprises implantées en Guyane.

Ainsi, le Cnes, qui favorise les entreprises déjà implantées en Guyane, a choisi de retenir les offres d’industriels comme Air Liquide, APCO, Axima, Bureau Veritas, Cegelec, Clemessy, Endel, ESQS, ETCA, GTD, IEC, MT Aerospace, Pena, Peyrani, RMT, SGDE, Snecma, Sodexo, ou encore Telespazio. Au rayon des nouveaux venus, on notera la présence de l’italien Vitrociset ou de l’anglais Serco qui s’est engagé à ouvrir une agence en Guyane afin de respecter les termes du contrat et de garantir son implication durable sur le sol guyanais. Alors que le financement du fonctionnement de la base est assuré par l’Agence Spatiale Européenne (ESA), la période actuelle implique de faire des efforts pour réduire les coûts. “Objectif atteint”, selon Henry Kong, « nous avons réussi le triple challenge d’accroître le périmètre de nos activités avec les nouveaux lanceurs Soyuz et Vega, d’augmenter l’emploi sur la base spatiale et réduire le coût de nos activités par rapport à nos précédents contrats. »