Un premier yaourt bio 

Détentrices de la franchise Yoplait aux Antilles françaises, la SNYL en Martinique et la SOCREMA en Guadeloupe lancent un nouveau produit qui entend répondre à la demande des consommateurs locaux.

Cela n’aura pas échappé aux amateurs de yaourts natures comme aux inconditionnels qui ne jurent que par le label AB : depuis quelques semaines, un yaourt “bio” a fait son apparition dans les rayons frais de nos supermarchés. Produit par les sociétés SNYL et SOCREMA qui détiennent la franchise Yoplait pour les Antilles françaises, il s’agit du premier yaourt fabriqué localement et certifié par Ecocert, un organisme de contrôle international qui délivre le fameux label AB, “Produit issu de l’Agriculture Biologique”.

Mais c’est quoi, au juste ? « Un yaourt est fabriqué à 95% de lait, explique Jean-François Tortosa, directeur du marketing en charge de l’Ultra Frais pour les deux sociétés. Dans le cas du yaourt bio, il s’agit d’un lait biologique certifié par Ecocert. La matière première est donc labellisée, et la manière de la traiter l’est tout autant. Nos usines ont ainsi été agréées par Ecocert qui a tout d’abord contrôlé et certifié la qualité de notre matière première, certifié nos installations, notre process de production et de stockage. Le matériel de production n’est pas différent mais cette certification implique de nouvelles contraintes de production, notamment en matière d’ordonnancement. »

A l’heure où le consommateur est de plus en plus regardant sur la qualité et l’origine des produits qu’il met dans son assiette, l’arrivée d’un yaourt bio sorti sous la marque Yoplait est donc une bonne nouvelle, d’autant qu’il s’agit d’une création puisque ce produit n’existe pas en Métropole sous la marque Yoplait. C’est aussi le résultat d’un long cheminement amorcé il y a plusieurs années. “Il fallait avant tout analyser les besoins du marché, poursuit Jean-François Tortosa. En effet, les produits “bio” constituent une niche, et donc, un marché très restreint, surtout sur nos territoires. Les différentes études que nous avons menées ont cependant révélé une demande croissante de produits certifiés “Agriculture Biologique”. Nous avons choisi de franchir le pas même s’il faut savoir aussi qu’entre le moment où l’on décide de créer un nouveau produit et son lancement, il peut s’écouler entre 18 et 24 mois“. C’est donc la petite taille du marché antillais qui explique l’arrivée tardive de ce yaourt “bio” dans nos supermarchés, des années après sa sortie sur les linéaires de l’Hexagone. “La Guadeloupe et la Martinique ne représentent que deux petits marchés, de deux fois 400.000 personnes environ, souligne pour sa part Valérie Ladieu, la Directrice Générale de la société Antilles-Glaces qui détient la SOCREMA et la SNYL. Le fait de travailler sur de petits volumes nous empêche donc de réaliser des économies d’échelle. Il s’agit d’un mal pour un bien puisque finalement, cela nous oblige à travailler de façon presque artisanale. La qualité primera toujours sur la quantité“.

Bien entendu, le yaourt biologique n’entend pas se substituer aux autres produits nature du rayon frais puisque sa production ne concerne que seulement 2% de la production globale de yaourts des deux usines, qui cherchent cependant à conquérir entre 20 à 30% du marché du bio aux Antilles.

Quant au prix, il reste abordable : environ 10% de plus qu’un yaourt nature ferme classique.