« Bio », en latin, signifie « la vie ». C’est la syllabe initiale, pourrait-on dire. Le son des origines. Aujourd’hui, dans une société consacrée à la vitesse, au rendement et à la performance, on oublie souvent de prêter attention à l’essentiel : soi-même. Prendre soin du seul corps que nous possédons, manger sainement, bouger… donner une saveur à la vie en somme. « Penser bio », autrement dit « penser la vie ». Aux Antilles-Guyane, le bio, petit à petit, trace son sillon parmi les champs. Il ouvre une culture dans laquelle les éleveurs, les maraîchers, les agriculteurs et les entrepreneurs s’engagent pour offrir enfin une alternative à des décennies de règne de produits chimiques qui altèrent le goût de ce que nous mangeons, au point de ne plus connaître la saveur réelle d’une fraise, d’un fruit à pain ou d’une laitue. L’heure du bio arrive. 

Il est déjà là. Mais, au fait, c’est quoi « le bio » ?

Le bio, c’est quoi ?

Depuis une décennie, tout le monde cherche à se placer sur le terrain du Bio. Difficile de s’y retrouver dans cette multitude de noms et de logos. Régulièrement, des pseudos opérateurs bio se font tacler par les instances de contrôle, pour avoir qualifié indûment leurs produits. Enquête.

Avant de penser, parler et réfléchir « bio », il faut savoir de quoi on parle. Car derrière ces trois lettres, peut se cacher une foule d’autres notions qui touchent aussi bien l’agriculture, l’architecture ou le tourisme. Lexique à l’usage des néophytes.

Agriculture biodynamique

Il s’agit de rendre le domaine agricole autonome. L’exploitation forme un tout organique dont toutes les parties sont raccordées entre elles. De cette manière, elle recycle la matière organique de l’exploitation dans le sol. Elle transforme aussi la matière organique par le compostage. Ainsi, plantes et sols restent en bonne santé.

Agriculture biologique

Le cahier des charges de cette agriculture, marquée par une certification et un logo, est assez lourd, puisqu’il interdit l’utilisation d’engrais ou de produits phytosanitaires de synthèse. Pas de produits chimiques donc, ni pesticides, ni fongicides, ni insecticides…

Agriculture durable

Ou encore agriculture soutenable. C’est une agriculture qui tient compte des principes de développement durable.

Agriculture raisonnée

Non réglementée, c’est une approche pour équilibrer objectifs économiques, besoins du marché et respect de l’environnement.

Alimentation saine

Tenant compte des apports nutritionnels des aliments, elle est constituée d’aliments choisis pour leur apport mesuré en glucides, lipides et protides.

Produits bio

Pour être considéré comme bio, un produit peut être élaboré à partir de matières premières issues à 97% de l’agriculture biologique. Côté élevage, les animaux bio reçoivent des aliments qui sont à 90% biologiques (céréales, foin, herbe…) et eux-mêmes produits localement. Ils doivent être élevés en plein air et disposer d’espace. Quant aux produits transformés, comme les gâteaux par exemple, ils ne reçoivent aucun additif, ni traitement chimique.

Bioconstruction

Bâtiment dont la construction a respecté les règles de l’éco-construction. La construction d’une maison en bio-construction suppose l’analyse du terrain, des besoins de l’habitant, des matériaux employés, de l’utilisation des ressources et bien entendu de la gestion des déchets. C’est une démarche globale.

Commerce équitable

L’objectif du commerce équitable est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial en aidant les producteurs qui sont désavantagés par le système mondialisé, en totale transparence et crédibilité. Pour développer l’autonomie des producteurs, il est essentiel que le prix soit juste (salaire égal entre hommes et femmes notamment) et le versement immédiat. Les producteurs peuvent bénéficier de crédits avant la récolte ou avant la production. Le commerce équitable tend à valoriser le travail des femmes, un environnement de travail sain et sûr pour les travailleurs, et encourage également les pratiques environnementales et l’application de méthodes responsables de production.

Développement durable

Allier le progrès économique et social et le respect de l’environnement, voici le principe du développement durable ou « DD ».

Ecotourisme

Le tourisme vert prend en compte les aspects économiques, sociaux et environnementaux, permettant de rentabiliser les infrastructures tout en protégeant l’environnement.

Ecoconstruction

Il s’agit de la construction qui respecte l’environnement

Ecobiologie

Cette science étudie les effets de l’environnement construit sur l’être humain. C’est l’architecture biologique qui nous pousse à choisir certains matériaux plutôt que d’autres.

HQE

La haute qualité environnementale est une notion de construction qui tient compte de l’éco-construction, de l’éco-gestion, de la protection de l’environnement.

Pourquoi consommer bio ?

Pas encore convaincu de consommer bio ? Parce que c’est avant tout votre santé qui est en jeu, mais c’est aussi celle de la Terre et de ce que nous laisserons en héritage à nos enfants.

Manger sain

L’organisation mondiale de la santé (OMS) et la Food and Agriculture Organization (FAO), sont d’accord : les produits bio comportent moins de traces de pesticides et de nitrates que les produits conventionnels. Or, ces produits chimiques, qui s’éliminent difficilement, seraient la cause de maladies, parmi lesquelles cancers et baisses d’immunité. On parle aussi de baisse de la fertilité pour l’homme.

Un atout pour la santé

C’est aujourd’hui une certitude : le bio renferme plus de nutriments et d’oligoéléments que les produits conventionnés. La raison en est simple : fruits et légumes bio comportent moins d’eau et plus de matières sèches que les autres. Vitamine C et antioxydants vous aident à lutter contre le stress, allergies et infections. Quant au lait bio, il contient plus d’oméga 3

Le goût, plus de goût !

Récoltés à maturité, en saison, les produits bio ont une meilleure qualité organoleptique, c’est-à-dire propre à satisfaire nos sens, grâce au goût, à l’odeur et au toucher. Difficile à mesurer scientifiquement, ce point reste dans tous les cas vérifiable au marché.

Sauvons la planète et les hommes.

Moins de produits chimiques, moins de rejets toxiques, pas la peine d’avoir fait l’ENA pour le savoir, le bio est l’allié de la planète. Stopper l’agriculture intensive, préférer une agriculture raisonnée, aider les producteurs, accorder à nouveau sa vraie place à la terre et à ceux qui la travaillent.

La viande

Dans l’élevage bio, pas de promoteurs de croissance, ni de tranquillisants, ni d’antibiothérapie préventive, et donc aucun résidu de ces substances dans la viande ou le lait bio. Le bien-être animal est essentiel. Cela passe par une alimentation végétale et biologique et par des espaces extérieurs pour pouvoir bouger.

Pas d’additifs à outrance

Seuls quelques additifs sont autorisés lors de la transformation. Pas de colorants synthétiques ni d’édulcorants. Vous consommez ce que vous achetez et non un ersatz.

Un prix juste

Trop cher le bio ? Pas forcément. Reste que pour le producteur, le prix est plus juste et cela aussi, c’est un engagement. Notre survie a un prix. Combien coûte la pollution et ses répercussions sur notre santé ?

Zéro intrant

Un agriculteur bio s’attache à conserver la fertilité des sols et travaille à la biodiversité. Ainsi, les organismes génétiquement modifiés sont exclus de l’agriculture biologique.

Cuisiner bio, c’est plus de végétal

Surpoids, obésité et maladies cardio-vasculaires sont les conséquences notamment de notre alimentation et, souvent, de nos excès en tous genres. Avec le bio, le végétal revient à l’honneur et au centre de la table.

Quelques labels bio

 Il ne suffit pas d’un logo vert pour que la production soit effectuée dans le respect le plus strict des règles environnementales. Encore faut-il que l’organisme de certification fasse respecter les normes imposées !

LA MARQUE AB

Les produits doivent être composés d’au moins 95% d’ingrédients biologiques, et mettre en œuvre des pratiques agronomiques et d’élevages qui respectent les équilibres naturels, de l’environnement et du bien-être animal.

Cette marque appartient au ministère en charge de l’agriculture et est reconnue par 84% des français qui souhaitent acheter des produits bio. D’utilisation volontaire, la marque AB est un guide de repère d’achats de produits biologiques qui a maintenant fait ses preuves.

COSMEBIO

Ce label français a été mis en place en 2002 par les professionnels des cosmétiques. Ce sont des organismes indépendants qui valident la conformité à la charte. Cosmébio propose un label bio et un label éco (biologique et écologique). Il garantit que l’on trouve un minimum de 95% d’ingrédients naturels sur le produit fini, et au maximum 5% d’ingrédients bio sur le total des ingrédients végétaux. Les tests sur les animaux sont interdits. Ce sont les produits qui sont labellisés et non les marques.

ECOCERT

Organisme français qui garantit le respect des normes spécifiques à l’agriculture biologique en intervenant sur le terrain. Les fabricants sont contrôlés deux fois par an par un contrôleur indépendant afin de certifier que les méthodes de production respectent l’environnement.
Les matières premières extraites d’animaux vivants ou morts ne sont pas tolérées.