Capture d’écran 2013-07-18 à 20.21.13Pour Olivier Mornet, directeur de la Mer en Martinique, aujourd’hui plus que jamais la mer est un défi, dont les enjeux fédèrent, par le règlement de conflits d’usage ou par l’opportunité de croître ensemble. Réunis en ateliers, en mai dernier, les professionnels des Antilles-Guyane ont planché sur les défis à venir, dans le cadre des “Assises de la Mer”, initiative gouvernementale.

Les restitutions effectuées le 17 mai en Martinique, à l’hôtel La Batelière, sont riches d’enseignement. « Une ambition pour une politique  intégrée ». Le credo de l’événement résume la préoccupation principale du secteur : coopération et synergie entre professionnels du même métier, mais aussi intégration des différents métiers connexes et complémentaires.

La mer est une chaîne de valeurs nourricières aux Antilles et en Guyane, et générant de la richesse. Réunir sous une seule bannière tous ces “gens de la mer”, ceux qui œuvrent chaque jour à créer la richesse du secteur, est un impératif. « Il faut chasser en meute », clame Laurent Martens, le directeur du Grand Port Maritime de Guadeloupe. Car apprendre à travailler ensemble, toujours davantage, est loin d’être une chimère. C’est même une condition nécessaire, pour survivre, continuer à se développer et créer de l’emploi, résister à la pression concurrentielle internationale, supporter le contexte social et règlementaire toujours plus exigeant et profiter des opportunités d’un bassin caribéen et centro-américain riche de promesses. On ne s’y est pas trompé : la Guadeloupe, la Martinique étaient représentés, prêtes à travailler de concert. La Guyane aussi, lors de ses propres Assises. Les défis sont à la hauteur de l’envie.

 

Pollution, chlordécone et défi de l’environnement

L’environnement et le social. Cocktail explosif. Comment réussir à gérer les impératifs de préservation de la mer, face à une volonté de développer les activités. C’est la difficile équation que doivent résoudre les gens de la mer. Le dernier blocage du port à la Martinique, sur fond d’interdiction de pêche due à la pollution au chlordécone, relève de ce défi. Une vision intégrée favorise une démarche globale durable. Elle augure d’une pleine et entière acceptation sociale des projets du secteur.

 

Infrastructures portuaires, course à l’armement et ensemble unifié

Trafic en baisse, perte d’attractivité de l’offre, inadaptation de l’offre face à la demande…
Face à cela, le gouvernement lance une réforme applicable au 1er janvier 2013, écho domien à la reforme nationale de 2008. Les quatre grands ports régionaux d’Outre-mer s’engagent alors dans un processus de refonte de leur gouvernance, pour mieux préparer une offre rénovée. La reconquête commerciale est maintenant l’objectif majeur sur chacun des métiers portuaires : transbordement, croisière, méga-yachting… Mais la coopération n’en est qu’à ses débuts. Un comité de liaison existe entre les trois ports, le “cluster” GAT Caraïbes vient de naître en Martinique. La direction est tracée. Il faut maintenant la suivre.

 

Nautisme, plaisance et attractivité internationale

La Caraïbe, espace d’intégration, d’opportunités et… de concurrence. Le marché du nautisme en est conscient. Les infrastructures luxueuses et les coûts de maintenance faibles des îles avoisinantes font du mal au secteur. La “Martinique Yatching Association” a été créée en ce début d’année afin d’interpeller les pouvoirs publics sur ces problématiques, avec dans le viseur la création d’une zone franche au port du Marin. En point de mire, l’émergence d’un véritable label de qualité  Martinique, que l’industrie entend bien supporter pour relancer l’attractivité internationale des départements français d’Amérique.