ODE visuel rivière Madinmag caribmag Martinique

L’Office De l’Eau (ODE) est un établissement public local chargé d’assurer une gestion intégrée des milieux aquatiques à l’échelle de la Martinique. Sa principale mission est d’appliquer le principe “pollueur-payeur”, en captant des redevances sur les usages de l’eau, puis en les redistribuant sous forme d’aides pour les projets visant à améliorer la qualité des milieux aquatiques.

L’ODE mesure également l’état de santé des rivières, des nappes phréatiques et du littoral. Il a aussi un rôle d’assistance technique : il aide à définir une politique de l’eau efficiente. Enfin, l’ODE est chargé de sensibiliser la population aux enjeux liés à l’eau, car comprendre permet de mieux adhérer aux solutions proposées.  Découverte des menaces qui pèsent sur nos eaux.

Quels sont les facteurs de dégradation du liquide vital ?

L’activité humaine demeure la principale cause de dégradation de la qualité des eaux :

  •      La défaillance de l’épuration des eaux usées rejetées par un système d’assainissement efficace sur toute l’île, est une source de pollution importante (toilettes, eaux ménagères, lessive…). De plus, elle a un impact direct ou indirect sur les coraux en mer.
  •      L’utilisation de pesticides agit sur la santé des écosystèmes, en rivières ou en mer (diminution de la biodiversité, pollution chimique …).
  •      Les modifications du cours naturel des rivières et de leurs berges (canaux artificiels,  curage intempestif, ponts, gués, mauvaise gestion des eaux pluviales, obstacles à l’écoulement naturel, gestion des débits…) impactent leur fonctionnement normal (inondations accrues, écosystème perturbé, biodiversité amoindrie).
  •      Les produits toxiques par les rejets “sauvages ou les déchets : batteries, électroménager, carcasses de voitures, peintures, ou tout autre déchet jeté dans les rivières. Ces substances sont dangereuses pour la santé des milieux aquatiques et par conséquent, pour la santé humaine.
  •      Les nitrates (qui servent  à enrichir des sols à des fins agricoles, ou qui sont issus des lisiers d’élevage) se retrouvent dans les rivières et nappes phréatiques par effet de ruissellement ou d’infiltration.

Une rivière en bonne santé avec une biodiversité, une nature et une forme (un écoulement) respectées, c’est un écosystème qui fonctionne bien. Cela garantit son pouvoir “auto-épuratoire”. Ainsi, la rivière se jettera dans la mer sans la polluer, et la ressource sera préservée.

Quelles solutions face à ces pollutions ?

– S’engager dans un assainissement collectif et non collectif efficace, à la hauteur de la problématique.

– Travailler avec les agriculteurs à des solutions alternatives, pour diminuer l’impact de l’utilisation des pesticides.

– Inciter les collectivités à aménager les cours d’eau (berges) et les accompagner pour lutter contre l’érosion et les inondations par des solutions pérennes (respect de la forme naturelle de la rivière).

– Informer les riverains sur les initiatives locales (contrat de rivière, contrat de baie…).

– Sensibiliser les populations locales de l’impact de leurs gestes : ne rien rejeter dans les rivières, ni déchets, ni eaux usées, ne pas nettoyer son véhicule dans les gués, mieux maîtriser les déjections des élevages familiaux, connaître la toxicité des pesticides utilisés pour les potagers…

– Former les élus aux enjeux environnementaux auxquels ils sont confrontés et les aider à gérer intelligemment nos milieux aquatiques.

 

Tous nos actes sont liés : une eau souillée dans une rivière devra subir un traitement plus important pour être “potabilisée”, ou encore, pour atteindre les normes spécifiques aux eaux de baignade.

Nous, usagers de l’eau, avons donc tous à y gagner économiquement et écologiquement, en nous impliquant à notre niveau.