À l’aube d’une saison touristique prometteuse, mais chargée de nouvelles menaces (chikungunya, trafic aérien en baisse…), Hilaire Brudey, le président du Comité de Tourisme des Îles de Guadeloupe (CTIG), livre sa vision engagée des actions essentielles et des projets majeurs d’une structure en plein renouvellement. Bilan et perspectives.

 

L’industrie touristique est en permanente évolution. D’une part, nous sommes confrontés à une concurrence de plus en plus forte, avec l’émergence de destinations qui s’équipent d’infrastructures privées ou publiques modernes, mais qui bénéficient de coût d’exploitation bien moindre que les nôtres. D’autre part, nous avons des atouts hors du commun et des efforts importants ont été consentis par les acteurs privés et par les collectivités pour permettre à notre destination de se démarquer. À titre d’exemple, ce ne sont pas moins de 130 millions d’euros que le Conseil régional a investi dans les infrastructures et plus de 30 millions dans la promotion de notre destination, au cours des 6 dernières années.

LE BILAN 2011-2013

Il est devenu primordial d’adapter les méthodes de travail du CTIG aux exigences de notre secteur, en cherchant tant à innover en permanence au sein du CTIG qu’à assurer une professionnalisation accrue de son personnel. Ainsi, au cours des trois dernières années, nous nous sommes concentrés sur deux objectifs majeurs : la restructuration du CTIG et l’innovation.

La restructuration du Comité du tourisme

Cette opération avait pour but, conformément aux conclusions du Schéma Départemental d’Aménagement Touristique, adopté en 2009 par la collectivité régionale, de permettre au comité d’être plus proche des préoccupations de son territoire. Mieux connaître l’offre, mieux accompagner le professionnel du tourisme, mieux communiquer. Ainsi, nous avons procédé à la création de 3 nouveaux services.

• La création du “département de l’offre”, tout d’abord, car il est important de disposer d’une connaissance précise de l’offre. Ainsi, nous avons mis en place un partenariat avec les Offices de tourisme, pour avoir une vision exhaustive de l’ensemble de l’offre, qu’elle soit d’hébergement, de restauration, de services ou d’évènements. Ce département a aussi pour objectif de soutenir, avec la Région, la montée en gamme de nos produits.

• La création d’une “cellule communication”, ensuite, qui doit nous permettre d’être plus performant en matière de transmission de l’information vers les acteurs du tourisme

• La création d’une “cellule informatique”, enfin, afin de nous permettre d’être doté des outils les plus modernes en matière d’ingénierie marketing et en matière d’outil de mesure et de suivi de nos opérations.

L’innovation 

Nous avons, au cours de ces trois dernières années, ouvert divers chantiers novateurs, pour lesquels nous sommes précurseurs sur le plan national.

• La mise en place d’un réseau d’animateurs des ventes, sur l’ensemble du territoire français, afin d’optimiser le résultat des prescriptions par les agents de voyage.

• La mise en place d’un dispositif d’accueil spécifique des taxis au port, appelé « Friendly Taxis ».

• L’instauration d’un baromètre image et notoriété, pour juger le niveau de connaissances qu’ont les touristes potentiels du marché français et la qualité de l’image qu’ils ont de notre destination.

• Le lancement de notre page Facebook, qui a connu un grand succès et qui, avec 220 000 fans, constitue aujourd’hui, une des plus actives de la Toile en matière touristique.

• Le lancement de l’opération “Flamboyant des Îles de Guadeloupe”, qui a pour but de désigner le meilleur ambassadeur guadeloupéen des valeurs de notre archipel.

• L’introduction, en partenariat avec le Rectorat, de l’enseignement du tou-risme à l’école primaire, avec la création d’une valise pédagogique dédiée aux élèves de CM1-CM2.

L’AVENIR 

Je souhaite que nous renforcions cette dynamique pour les années à venir.

Sur le plan interne, au CTIG, nous avons entamé un grand chantier de “Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences”. Nous souhaitons poursuivre la restructuration sur des bases solides et préparer l’institution aux défis des métiers de demain. Un vaste plan de formation sera issu de ce chantier, afin de positionner chaque collaborateur sur les emplois où son potentiel est le plus important.

Sur le plan des actions, pour améliorer l’accueil aux portes de la Guadeloupe, mais aussi au sein des communes qui souhaitent renforcer leur action sur le plan touristique, nous avons procédé au recrutement d’une trentaine de jeunes en emploi d’avenir. Ces derniers, pour la plupart sont affectés à l’aéroport, au port et dans les offices de Tourisme. À l’aéroport, par exemple, nous équipe-rons ces jeunes de matériel de technologie moderne, comme les tablettes tactiles. Cela nous permettra de venir à la rencontre des touristes et de leur porter le meilleur de l’information. Nous pourrons aussi mener avec l’aéroport des enquêtes de satisfactions sur la qualité du séjour ou tester de nouveaux procédés d’amélioration de l’accueil.

De même, nous travaillons sur un nouveau film institutionnel, qui a pour objectif de présenter la « marque ombrelle » Îles de Guadeloupe. Il s’agit de définir un marqueur image par île de l’archipel, qui synthétise son image, qui accroît sa valeur ajoutée en matière d’imaginaire, ainsi qu’une signature qui la définit le mieux, et présenter par l’ensemble de ses îles la somme des imaginaires que produit notre archipel. En somme, aboutir à ce que le touriste potentiel ait le sentiment qu’il n’a jamais fini de découvrir les îles de Guadeloupe. Ce film devrait être présenté, en avant-première, au courant du mois de septembre prochain.

Enfin, un des plus grands chantiers d’avenir réside dans l’appropriation des nouvelles technologies au service du marketing touristique. En effet, le choix d’une destination, mais aussi l’expérience touristique, sont chaque jour davantage impactés par l’innovation technologique.

Nous souhaitons, dans les deux prochaines années, entrer pleinement dans cette voie et proposer ainsi à nos tou-ristes un ensemble de services “haute technologie” ultra performants, afin que, dans son fauteuil, où qu’il soit, il puisse s’imprégner des atouts de notre destination. Pour que ce rêve devienne une expérience vécue, le jour où il nous vi-
site, et surtout une expérience partagée.  Bien sûr, il ne s’agit que de quelques exemples. Mais ils illustrent l’idée principale qu’au sein de la lutte que se livrent les destinations, nous devons être de plus en plus professionnels, performants et innovants.