Un aïeul musicien dans la marine marchande, un père qui lui a inoculé le virus du voyage, Alex Monnier n’est pas dans l’hôtellerie par hasard. Avec son papa qui l’emmenait souvent dans ses déplacements, il a connu très tôt les hôtels « chics, élégants où l’on mange bien ».

« Alors que je n’avais que 12 ans, j’ai eu un déclic pendant un séjour en Italie, impressionné par les conditions d’accueil dans l’hôtel »,  confie  le directeur de La Créole Beach Hôtel & Spa.

Alex Monnier, après des études classiques jusqu’au Bac, a intégré une école hôtelière à Lausanne, en Suisse. Son diplôme en poche, c’est le grand saut. À 22 ans, en 1982, le voilà en Thaïlande où un groupe privé (qui deviendra plus tard Asia Voyage, un opérateur aujourd’hui de référence entre l’Asie et l’Europe) lui confie la création de structures hôtelières 4 étoiles sur les îles Phuket et Ko Samet.

Revenu dans l’Hexagone, il rejoint le groupe Accor. Il restera 10 ans dans l’entreprise. Il travaillera à l’ouverture de ses établissements en Turquie et du Sofitel de Nice.

Mais l’un de ses beaux souvenirs professionnels est, sans aucun doute, la mission confiée par les propriétaires de l’hôtel Martinez, à Cannes, qui l’ont sollicité pour  « repositionner l’établissement et lui redonner la place qui lui revient. C’était une grande dame, une belle machine de guerre, mais vieillissante ». Après avoir participé à la création du groupe  “Park & Suites” et travaillé pendant huit ans à son développement, il décide de faire une pause. « J’ai fait plus de 22 hôtels dans ma vie et je n’avais plus de vie de famille ».

C’est alors que le groupe Leader Hôtel, créé en 1986 par Daniel Arnoux et Patrick Vial-Collet, lui propose de prendre la direction de la Créole Beach Hôtel & Spa. Fort de cette riche expérience professionnelle, Alex Monnier est un partisan convaincu d’un « management interculturel ». « Il ne s’agit pas de dupliquer des techniques de management à l’américaine, sans aucune prise en compte des réalités du terrain et des spécificités culturelles ».

Sourire aux lèvres, il concède avoir acquis « une sensibilité commerciale exacerbée », mais surtout « beaucoup de simplicité et d’humilité ». « Fixer un cap à l’entreprise, déterminer un but à atteindre, définir un projet d’entreprise » sont des étapes obligées. Le personnel, « chez qui il faut déve-lopper la fierté de l’appartenance à l’entreprise », doit faire, selon lui, l’objet de toutes les attentions. « Il faut capitaliser sur la formation interne et celle des jeunes pour préparer l’avenir ». On ne saurait mieux dire…