Créée en 1997, la Communauté de communes est devenue Communauté d’agglomération du centre littoral (CACL) au 1er janvier 2012. Son objectif est de développer la solidarité entre les 6 communes qui la composent (Cayenne, Macouria, Matoury, Montsinéry-Tonnegrande, Rémire-Montjoly, Roura). Un rôle encore assez méconnu, bien que très important pour le développement territorial de la Guyane, selon Marie-Laure PHINÉRA-HORTH, Maire de Cayenne et Présidente de la CACL.

Comment qualifiez-vous le développement territorial de la Guyane ? 

Marie-Laure PHINÉRA-HORTH : La Guyane est riche d’une grande diversité de territoires, dont elle doit préserver les qualités. Son développement est très rapide, mais il faut faire encore plus, notamment pour offrir à tous nos jeunes une formation et un emploi, et à tous nos habitants les moyens de se déplacer et de se loger.

L’agglomération du centre littoral joue un rôle important dans ce développement, de manière différente et complémentaire des autres grands territoires de l’Ouest, des savanes et de l’Est. La CACL et les six communes qui la composent, dont Cayenne, Ville capitale, doivent continuer à impulser une dynamique qui a des effets à l’échelle de toute la Guyane.

Quel est le rôle de la CACL dans l’aménagement du territoire ?

La CACL a pour mission de définir un cadre à l’aménagement de son territoire, en matière d’urbanisme, de logement, de transport, d’économie, etc. Elle définit pour cela les plans et schémas que doivent ensuite respecter chacune des communes, pour assurer la cohérence du développement.

La CACL est aussi un acteur important de l’équipement du territoire. Elle investit chaque année 10 à 15 M€ pour les infrastructures. Elle réalise des opérations telles que la création d’usine d’eau potable, de station d’épuration et lagunes, de réseaux, d’équipements pour la gestion des déchets, des transports, etc. Elle contribue ainsi à développer l’activité du secteur de la construction et à rendre possibles les projets immobiliers du territoire.

Aujourd’hui, comment un projet de développement territorial peut-il concilier d’une part, les aspects économiques d’un territoire comme la Guyane et d’autre part, les aspects écologiques qui deviennent prépondérants ?

Ce qui est prépondérant, c’est de répondre aux attentes et besoins de notre population et de notre jeunesse. Cela doit requérir toute notre énergie. En tant qu’élue, je m’y emploie pleinement. Notre stratégie de développement économique doit donc s’appuyer sur nos forces, sur les filières qui font notre singularité et, pour bon nombre, elles sont très largement liées à notre environnement.

Il n’y a donc aucune antinomie entre le développement territorial et les aspects écologiques, bien au contraire. Il s’agit ensuite de trouver la bonne méthode dans la mise en œuvre des projets, pour faire en sorte d’avoir une juste prise en compte du social, de l’économique et de l’environnemental.

Quels sont, selon vous, les enjeux d’un aménagement durable en Guyane ?

C’est un aménagement qui tient compte de notre histoire, de nos cultures et de nos territoires.

C’est un aménagement innovant et créatif, qui ne plaque pas des solutions toutes faites venues d’ailleurs, sous prétexte d’urgence.

C’est un aménagement résolument tourné vers l’avenir, auquel chacun peut contribuer et dans lequel chacun se sent impliqué.

C’est un aménagement qui tienne compte à la fois de l’agglomération, de la ville et des quartiers, car nos habitants ne mettent pas de frontières entre ces différentes parties du territoire dans leur vie quotidienne.

Quels sont les grands projets de la mandature à venir, en termes de développement et de construction durables ?

Les projets sont nombreux. De nouveaux secteurs seront raccordés à l’assainissement collectif, des extensions et améliorations du réseau d’eau potable seront faites, un centre de tri des déchets permettra bientôt de passer à la collecte sélective des déchets et donc de mieux recycler.

Par ailleurs, l’intervention de l’agglomération sera renforcée dans le domaine économique, afin de soutenir l’activité et la création d’emplois.

Enfin, je voudrais tout particulièrement insister sur la question des transports, avec la volonté très nette d’améliorer l’offre de transport en commun pour l’ensemble des communes périphériques à Cayenne, et ce dès le début de l’année 2015.

Dans la mandature, nous mènerons un grand projet de transport en commun en site propre (TCSP), qui permettra aux bus de circuler sur des couloirs réservés et ainsi de les rendre plus ponctuels, plus rapides et plus confortables.

La CACL, au côté des communes, est donc résolument engagée dans une politique d’investissement pour l’avenir et de développement durable de son territoire, au bénéfice de tous ses habitants.