L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) accompagne financièrement et techniquement les acteurs publics et privés du territoire dans la mise en œuvre de leurs projets. En matière d’aménagement durable et d’efficacité énergétique du bâtiment, son implication d’agence d’État s’avère donc essentielle.

L’éclairage de l’équipe de l’ADEME Guadeloupe 

Rappelons d’abord que l’ADEME participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. Afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale, l’Agence met à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public ses capacités d’expertise et de conseil. Elle aide, en outre, au financement de projets, de la recherche à la mise en œuvre. Son action sur le territoire s’exerce par le biais du contrat de projet État-Région en cours, négocié entre l’État, la Région, le Département et l’ADEME, pour une période de sept ans. C’est dire si ses initiatives en matière d’aménagement du territoire, intégrant aussi bien une force de conseil et d’animation locale qu’un financement sur des études et investissements, s’avèrent importantes pour la maîtrise d’ouvrage publique, au regard des évolutions récentes.

Un contexte historique particulier

Au cours des 40 dernières années, en effet, l’importante croissance démographique et le développement éco-nomique de l’archipel ont conduit l’habitat guadeloupéen traditionnel (maison en bois de structure légère à ventilation naturelle) à céder la place à un habitat construit en béton (prévention contre le risque cyclonique) avec peu d’ouvrants (prévention contre les risques d’intrusion). Le rythme soutenu de construction qu’a engendré cette évolution depuis 1967 a été à l’origine d’une difficile maîtrise de l’urbanisation, conduisant à un mitage généralisé de l’espace dans les communes.

L’éloignement de l’habitat des lieux de travail et de consommation a suscité un usage plus important de l’automobile et un équipement accru en climatisation et eau chaude sanitaire. Une mutation des comportements qui a provoqué une croissance de 40% des consommations d’énergie finale entre 2000 et 2010, conduisant à deux conséquences néfastes pour la Guadeloupe : en matière économique, car l’archipel importe 93% de l’énergie qu’elle consomme, et au plan environnemental, car l’énergie consommée est très carbonée (usage important des produits pétroliers et du charbon).

Aménagement, transition énergétique et bâtiments économes

Même si, depuis 2011, les consommations semblent se stabiliser, l’ADEME Guadeloupe s’emploie à limiter ces conséquences néfastes pour l’économie locale et l’environnement en soutenant de nombreuses initiatives visant à développer l’aménagement et les constructions durables.

C’est dans ce contexte que trois appels à projets ont été récemment lancés, pour soutenir l’urbanisme, l’aménagement et les transports durables (en partenariat avec le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement – CAUE – de la Guadeloupe) ; accompagner les territoires dans leurs projets de transition énergétique et climatique (avec la Région Guadeloupe pour
définir une stratégie d’adaptation des collectivités locales aux changements climatiques) ; soutenir les constructions et rénovations des bâtiments économes en énergie (il s’agit là d’un appel à projets régional “Bâtiment exemplaire”, cofinancé par le FEDER).

À ces divers titres, l’ADEME contribue efficacement à construire et aménager un territoire guadeloupéen durable.