Création et innovation à l’unité

Un FabLab, c’est un atelier, une communauté, une autre manière de partager la créati-vité individuelle au sein d’un collectif. On y trouve des techniciens, des informaticiens ou des bricoleurs de génie. A leur manière, ils soutiennent la fin de l’obsolescence programmée. Ils favorisent le travail collaboratif et offrent l’accès à des outils de productions numériques.

Lorsqu’on franchit le seuil de cet espace de 300 m2, on est saisi par un bric-à-brac finement organisé. On pourrait s’imaginer dans l’antre de Géo Trouvetou ou sorti tout droit de l’univers de Jules Verne. A y regarder de près, on y découvre des imprimantes ou scanners 3D qui côtoient des jeux vidéos des années 1980, un minitel, une machine de découpe au laser révolutionnaire pour usiner des pièces à la demande, des ordinateurs éventrés par dizaines, un projet de piège à moustique, un prototype de générateur d’énergie quantique ou encore un robot sous-marin.

Une trentaine de membres composent l’unique FabLab de la Caraïbe. Une ouverture est programmée en Martinique l’an prochain et un projet s’annonce en Guyane. Ils sont animés par le même désir de créer des objets ou des dispositifs innovants et ingénieux, sans motivation économique pour la production de masse. Ce réseau fonctionne dans une logique d’open source. Ils partagent aussi bien leur savoir-faire technique que leurs données de développement en restant connectés avec les 3000 laboratoires du même type dans le monde, dont plus de 200 en France.

Les créations produites à la demande permettent d’être adaptables aux besoins locaux. C’est le cas du ROV
(robot d’exploration sous-marin) de l’association Prépa Sub Antilles. Après avoir réalisé la découpe laser des caissons étanches de GoPro, la collaboration avec le club d’archéologie sous-marine de Guadeloupe va se poursui-vre. Ce type de partenariat a retenu l’attention de la Fondation Orange qui souhaite soutenir le FabLab, comme elle le fait avec les autres laboratoires de France.

La communauté guadeloupéenne des hackers (« les gentils » comme ils se définissent eux-mêmes) aime aussi jouer. Lorsqu’ils ne les étudient pas, après les avoir démontés, ils rallument les premiers jeux vidéo des années 1980. Pour réunir les générations, ils ont ainsi réaménagé un bus “Destination Pirate”, fort de 140 jeux vintage. En septembre, en partenariat avec l’association GuadeloupeTech, Orange Caraïbe y organisera son prochain apéro web autour d’un vidéo game.