Le « mobbing » est un processus de destruction d’un individu. Il est constitué d’agissements hostiles qui, pris isolément, pourraient sembler anodins, mais dont la répétition constante a des effets pernicieux. Le processus est mis en œuvre par une personne, ou plus classiquement par un « groupe de personnes » manipulé par l’une d’elles. Il s’inscrit dans la durée et dans le silence car la répétition fréquente des agressions peut s’étaler sur une assez longue période avec des actes parfaitement « insignifiants ». C’est en écoutant attentivement la victime et les agissements dont elle parle, que le fil conducteur et la toile d’araignée qui s’est tissée patiemment autour d’elle, apparaissent logiquement.

La situation est évidement traumatisante pour cette victime, elle va laisser des séquelles si un accompagnement n’est pas mis en place. En effet, dans tous les cas de mobbing, le résultat de ces agressions vient perturber la communication, les relations sociales de la victime et renforce ainsi son isolement. Heinz Leiman est celui qui a mis en lumière ce processus dans les années 70. Le mobbing est aujourd’hui bien connu des thérapeutes « intervenants systémiques ». Les moyens de s’en sortir sont connus et répertoriés.

Quelles sont les critères pour reconnaître un mobbing ?

La difficulté essentielle lorsque vous êtes face à un cas de « mobbing », c’est que les agissements pris isolément sont anodins, qu’ils peuvent ne pas être l’œuvre d’une seule et unique personne, et que la « normalité » est le meilleur déguisement du harceleur qui agit dans l’ombre. Ensuite, la victime raconte son histoire essentiellement sur le registre des sentiments et des émotions. C’est au professionnel de relier aux faits opérationnels et concrets. Quels sont ces faits ? Heinz Leiman répertorie 45 agissements constitutifs du « mobbing ». Ces agissements sont répartis en cinq groupes, en se référant aux effets sur la victime. Ainsi, il existe un groupe visant à déconsidérer la victime auprès de son réseau social. Les agissements sont les suivants : médire d’elle ou la calomnier, lancer des rumeurs à son sujet, se gausser de sa vie privée, la ridiculiser en imitant sa démarche, sa voix, l’exclure d’un groupe, attaquer ses convictions politiques ou ses croyances religieuses, etc.

Est-il possible de sortir d’un tel processus ?

La perte du soutien social est au cœur de la tragédie pour la victime. Personne ne comprend ce qu’elle vit, et si la victime s’énerve et/ou se replie sur elle-même l’agresseur a gagné, car la jouissance ultime pour celui qui est à l’œuvre c’est de détruire un individu par l’intermédiaire d’un autre et d’assister à ce combat en « arrière plan ». La rencontre avec ce type de personnage est l’équivalent d’un accident pour lequel vous n’êtes pas responsable. Pourtant ce sera à vous de payer le prix, de vous justifier, et d’assumer une défaite symbolique qui sera toujours injuste. La seule chose à espérer est de vous en sortir “pas trop mal”, en perdant beaucoup d’illusions, mais en gagnant en savoir sur vous-même et sur l’humanité toute entière.

Madly Bienville 

Maître Praticien PNL,

Intervenante systémique et stratégique

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Tél : 0590 92 32 99