Tricia Evy naît en 1984 à Bondy et grandit en Guadeloupe. Aujourd’hui entourée d’une rythmique de haut vol réunissant le pianiste David Fackeure, le bassiste Thierry Fanfant (entendu régulièrement aux côtés de Bernard Lavilliers) et le batteur Francis Arnaud, Tricia Evy chante un répertoire original, oscillant entre compositions personnelles, morceaux issus du patrimoine antillais et standards de jazz. Rencontre.

Quel est votre héritage musical ? 

Tricia Evy : Mon enfance est bercée par l’univers musical éclectique de mes parents. Il y a Brassens, Reggiani, des artistes français et antillais. Il y a Kassav’ aussi (Patrick Saint-Eloi est d’ailleurs mon chanteur préféré). Je prends des cours de piano classique pendant trois ans et, jeune adolescente, je continue seule. J’aime composer. J’ai commencé à écrire des poèmes quand j’étais petite. J’écris maintenant des chansons.

Je grandis au Moule. À 22 ans, je rentre à Paris pour finir ma licence de biologie. Je voulais être vétérinaire, mais je comprends en chemin que ce n’est pas ma voie. J’entreprends donc des études dans l’immobilier et, à la même époque, rencontre des musiciens parisiens. Un soir d’avril, j’ai une révélation. J’assiste à mon premier concert de jazz, au club Duc des Lombards, quartier Châtelet. Le groupe Jazz On Biguine joue, et tout bascule. Je participe à une Jam quelques jours après avec ce même groupe. En mai, je suis invitée à chanter avec eux au Duc des Lombards. Et en juin, je donne mon premier concert payant à Chinon. Tout va très vite. Je choisis la musique plutôt que l’immobilier. Et je pense avoir eu raison!

Comment devient-on musicienne professionnelle ? 

Je suis taillée pour la musique. Lorsque je monte sur scène, j’ai le sentiment intense d’être à ma place. Je me suis fait connaître sur scène. Le bouche-à-oreille fonctionne fort, je fais de nombreuses rencontres. En 2007, je forme un trio avec un saxophoniste et un guitariste et, en 2010, j’enregistre mon premier album, Beginning. Cet été-là, j’honore des festivals au Qatar, en Australie, Finlande, Suisse, à Marciac, Orléans, Vienne et Bayonne. Puis, avec les jazzmen rencontrés au Duc des Lombards – David Fackeure, Thierry Fanfant et Francis Arnaud – naît le quartet Tricia Evy et mon dernier album, Meet me, en 2013. Un opus qui fonctionne très bien, dont je fais cette année la promotion en Suisse, Finlande, Australie et Guadeloupe.

Comment définiriez-vous votre musique ?

Comme moi : hétéroclite, ouverte, habitée par le jazz… et dotée d’un bagage antillais. J’ajoute une touche caribéenne au jazz.

L’avenir ? 

De nombreux voyages et concerts, et un nouvel album !

www.triciaevy.com