En octobre 2015, Edwing Laupen a été reconduit pour deux ans à la tête de l’Association des Jeunes de Guadeloupe (AJeG) créée le 5 février 2011. Âgé de 24 ans, cet étudiant en finance et comptabilité revient sur les
différentes actions menées ces dernières années pour  la jeunesse Guadeloupéenne.

L’AJeG a quatre ans d’existence. Bilan ?

Edwing Laupen : Il est plus que positif. Nous avons mis en place une bourse aux logements avec le soutien des collectivités en menant une action de lobbying auprès du parc privé. Près de 3 000 jeunes ont été accompagnés dans leur accès au logement, que ce soit dans les résidences du Crous, les résidences privées ou chez les particuliers.
Le Noël solidaire des Outre-mer est maintenant un événement attendu par toute la communauté des originaires d’Outre-mer en Ile-de-France. Les recettes de cette manifestation alimentent le FAUJOM, fonds d’aides d’urgence pour les jeunes d’Outre-Mer. Ce dispositif nous permet de verser 300 euros aux jeunes en situations très précaires. Cette aide est complétée par un effort de la BRED, notre partenaire, qui contribue à hauteur de 130 euros pour chaque jeune. Afin de récolter des fonds, nous avons créé un fonds de dotation, le FONDEJOM. Cette structure assure la transparence quant aux fonds récoltés et aux aides accordées. En manifestant leur soutien aux étudiants d’Outre-mer avant le 31 décembre, particuliers et entreprises peuvent bénéficier de réductions fiscales : 66% pour les personnes physiques, 60% pour les entreprises.
Nous avons enfin créé un réseau de jeunes Guadeloupéens déployé en France hexagonale et dans d’autres parties du monde. Nous avons aussi fondé un lobby. L’AJeG a su tisser des liens privilégiés avec les collectivités d’Outre-mer, le ministère des Outre-mer, qui nous a accueillis en septembre pour la 1ère édition de notre Campus Outre-mer, et le ministère de la ville, de la jeunesse et des sports qui nous a accordé l’agrément pour l’accueil de volontaires en service civique. Nous accueillerons 30 jeunes sur 3 ans.

Nous sommes sollicités par différentes instances sur des sujets concernant la jeunesse. J’ai été audité en novembre 2013 au Conseil économique et social sur les questions portant sur la mobilité des jeunes d’Outre-mer. Nous avons aussi été sollicités par LADOM, avec qui nous avons signé une convention de partenariat.

Quelles sont les prochaines actions de l’AJeG?

Nous mettons l’accent sur l’insertion professionnelle. La Bourse d’accès au stage et au premier emploi (BASE) est le dispositif sur lequel nous travaillons aujourd’hui qui permet aux Jeunes de Guadeloupe, à travers une plateforme, de trouver des stages mais aussi des contrats et missions étudiantes. Nous approchons les entreprises afin qu’elles se tournent vers nous lorsqu’elles ont des offres. Nous pensons à favoriser la rencontre entre l’offre et la demande d’emploi, ce sera le cas lors du prochain Village régional pour l’emploi et la formation que nous organisons avec la Mission locale de Guadeloupe.

Sur la question du logement, je souhaiterais que les parlementaires d’Outre-mer s’engagent ensemble dans une démarche qui dépasserait les clivages politiques. Il s’agirait d’obtenir une modification des règles d’attribution de logement du CROUS pour les étudiants ultramarins qui sont aujourd’hui pénalisantes. Nous travaillons activement sur ce dossier. Nous adresserons prochainement des propositions aux parlementaires et à la Ministre des Outre-mer.

Quelle est la place de la Guadeloupe dans votre projet d’avenir ?

Les dispositifs que nous avons mis en place m’amènent à penser à une échelle beaucoup plus large pour la jeunesse guadeloupéenne. Celle qui est moins mobile et en difficultés. Comment toucher et accompagner ces jeunes à la limite de l’exclusion sociale ? Il y a un véritable chantier à mener sur la gestion des ressources humaines à l’échelle de la Guadeloupe, afin que chaque individu trouve sa place. Il faut aussi prendre en compte ces ressources humaines qui ont quitté le territoire et désirent revenir. Réfléchir avec les entreprises est essentiel afin de définir et d’anticiper leurs besoins. Des travaux vont dans ce sens, notamment avec le CREFOP, mis en place le semestre dernier par la région et le préfet. Il y a une large concertation à prévoir avec tous les acteurs.

Au-delà de la jeunesse, en tant que jeune entrepreneur, je pense aussi à la politique touristique, aux stratégies de marketing qui pourraient être mises en place à l’échelle de l’archipel. Les nouveaux modèles de marketing territorial mettent la coopération entre tous les acteurs (citoyens, clients, prestataires, salariés) au coeur de la stratégie d’attractivité. Aujourd’hui, 40% des touristes préfèrent loger chez l’habitant (gîtes et autres) et la tendance est à l’augmentation. Pourquoi ne pas mettre le Guadeloupéen au coeur de cette stratégie ? Sans favoriser cette concurrence entre l’hôtellerie et les autres moyens d’hébergement, cette stratégie engloberait l’ensemble des acteurs. Ainsi le personnel hôtelier y occuperait une place prépondérante en mettant en avant ses caractéristiques singulières.
Je pense également aux politiques d’innovation. L’innovation et la recherche présentent des enjeux majeurs pour stimuler l’entreprenariat, accroître la compétitivité des entreprises et renforcer le développement économique du territoire. Nous devons encourager la recherche et l’orienter vers des entreprises prometteuses. Des supports multiples peuvent être utilisés en ce sens, les contrats doctoraux par exemple.

Le développement international des entreprises guadeloupéennes est un vaste chantier. Je me pose la question du rôle que peut jouer la diaspora guadeloupéenne. La convention régionale pour l’internationalisation des entreprises signée en juin 2013 a permis de mettre en perspective les différents axes structurant une stratégie régionale pour l’internationalisation des entreprises guadeloupéennes. Il pourrait être intéressant de créer un réseau d’entrepreneurs, de futurs entrepreneurs et d’étudiants mobiles installés à l’étranger, pour faciliter des mises en relations utiles à l’exportation des produits guadeloupéens.

A mon sens, nous devons faire du Guadeloupéen un acteur de toute politique publique. Qu’il soit jeune, en situation d’exclusion sociale, sénior à la recherche d’emploi, auto-entrepreneur, chef d’entreprise, vivant sur le territoire ou expatrié, le Guadeloupéen se doit d’être acteur de son avenir et garant de l’avenir de son « petit pays ».

J’entends bien être un acteur ! Malgré mon jeune âge, je suis déjà bien impliqué, à des échelles différentes, dans la chose publique. J’ai quelques propositions que j’entends bien partager avec la classe politique. Les opportunités décideront de la place plus ou mois prépondérante qu’occupera la Guadeloupe dans mes projets d’avenir. Dans tous les cas, elle reste incontournable.

Edwing Laupen : un étudiant citoyen et engagé

Membre fondateur de l’AJeG, Edwing Laupen est élu président de l’association pour la première fois en 2013 et réélu récemment en 2015. Il développe de nombreux réseaux avec des partenaires majeurs en Outre-mer et continue à tisser avec eux des dispositifs clés permettant aux jeunes guadeloupéens de disposer d’un accompagnement facilitant leur mobilité vers l’Hexagone. Son expérience en qualité de conseiller régional des jeunes de Guadeloupe, lui a permis de s’exprimer tout au long de sa mandature, au sein de la commission coopération où il a présidé le projet Eurocaraïbe (regroupant une centaine de jeunes de nationalités diverses en Guadeloupe).
Il a également créé KARL CSFG, une association d’insertion. Président du club de réflexion Génération Guadeloupe qu’il crée en 2010, Edwing Laupen pense également contribuer à une plus large échelle au développement social, économique et culturel de la Guadeloupe. S’il est un homme d’action aguerri dans le monde associatif, il n’en est pas moins un entrepreneur prometteur. C’est ainsi qu’en parallèle de ses études en finances et comptabilité à Université de Paris Sud, il offre également ses services en tant que consultant en stratégie de communication de gestion depuis 2010.

AJeG
www.ajeg.fr – contact@ajeg.fr
50 rue des tournelles 75003 paris

Permanence à la cité des métiers du Raizet
Le mercredi et le vendredi de 9h à 13h

Tressy Virginius, attachée ministérielle stagiaire

Quelques mots sur votre parcours ?

J’ai grandi à Petit-Canal entourée de ma famille. J’ai intégré Sciences Po Paris en 2009. En 2011, à l’Université de New York, j’ai eu l’opportunité de faire des recherches sur le développement et l’urbanisation des États insulaires.
En 2012 j’ai intégré le Master en Stratégies territoriales de Sciences Po, et l’ai obtenu l’an dernier.

Pourquoi la fonction publique ?

Après les mouvements de 2009, j’ai eu un déclic et me suis spécialisée en stratégies territoriales. Aujourd’hui, je suis attachée interministérielle stagiaire et j’espère être titularisée sur un poste de stratégie au sein d’une préfecture, si possible en Guadeloupe !

Quelle place occupe la Guadeloupe dans vos projets ?

Omniprésente. Je suis membre fondateur de l’Association des Jeunes de Guadeloupe que j’ai présidée. Je suis bien décidée à rentrer en Guadeloupe afin de contribuer à son développement. En tant que cadre, en tant que citoyenne, la Guadeloupe ne peut qu’être au cœur de mes projets d’avenir.

Quelle étape souhaiteriez-vous avoir atteint dans trois ans ?

J’espère vite occuper un poste d’encadrement. J’aimerais approfondir mes recherches, passer le concours de l’ENA. Je prendrai aussi le temps de m’impliquer localement dans la « cité ». L’envie de prendre part aux décisions se fait ressentir.

Sébastien Célestine, créateur de ALL MOL

Quel est votre cursus universitaire ?

J’ai 27 ans. J’ai grandi à Petit Bourg et validé une licence en entrepreneuriat à Novancia (CCI-Paris) puis un master en Marketing Stratégique et Gestion Financière à l’Université Paris Ouest – La Défense.

Vous êtes jeune et vous avez décidé de monter votre entreprise. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?

L’envie d’apporter des solutions innovantes. J’ai été influencé par des émissions comme Capital, qui montre ces personnes qui réussissent en saisissant des opportunités que la majorité ne voit pas.

Quelles compétences vous ont aidé dans ce projet professionnel ?

La persévérance et la constance. Je me suis aussi formé sur tous les points concernant la création et la gestion d’une entreprise.

Parlez-nous de votre société

L’ambition de ALL MOL TECHNOLOGY : permettre au grand public d’accéder simplement et rapidement à l’offre culturelle de Guadeloupe. Notre billetterie en ligne est connue en Guadeloupe, mais notre volonté est d’amener des solutions pour structurer la filière culturelle. Beaucoup d’événements ont lieu sans que les spectateurs potentiels ne soient au courant, ce qui impacte la rentabilité et la pérennité de l’économie culturelle locale.

Quelle étape souhaiteriez-vous avoir atteint à moyen terme ?

Nous sollicitons aujourd’hui des investisseurs privés et d’ici quelques années ALL MOL devrait employer plusieurs dizaines de personnes.