Maire de La Possession depuis 2014, Vanessa Miranville détonne dans le milieu politique. Elle est la plus jeune (32 ans) et la seule femme maire de La Réunion. Mais sa singularité, c’est dans son discours, engagé et militant, autant que sa personnalité, accessible et bienveillante, qu’elle s’exprime.

Vanessa Miranville, c’est un peu l’histoire d’une idéaliste à la détermination sans faille. D’une personnalité qui ne se contente pas d’avoir des idées et des valeurs mais qui veut les concrétiser, les appliquer au monde réel. « Mon moteur, c’est l’injustice », annonce-t-elle d’emblée. Elle poursuit : « j’ai eu très vite une conscience planétaire. Beaucoup de choses me révoltaient mais je me sentais impuissante. » Là où beaucoup s’arrêtent au constat, elle décide d’agir, à son échelle : « penser global, agir local », assène-t-elle comme un slogan.

Militante au sein d’associations écologiques à même pas 20 ans, elle se lance en politique dans la foulée. Deux engagements parallèles qu’elles considèrent comme indissociables et complémentaires. « Une association seule est limitée et dépendante du pouvoir politique, explique-t-elle. Il faut donc inverser la tendance et devenir nous, associatifs, des responsables politiques. »

« Ensemble on va plus loin »

Élue maire de La Possession en 2014, elle s’est rapidement heurtée à la réalité, qu’elle soit politique, administrative ou financière. Et, toujours aussi spontanée, elle admet sans problème que l’enthousiasme à parfois laisser place au découragement. Mais jamais bien longtemps : « Avant tout parce que l’on est une équipe et que l’on se soutient. Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. »

Son mouvement, « La Réunion en action », est devenu un parti politique pour des raisons légales mais son fonctionnement reste le même : aller à la rencontre des citoyens, les faire participer à la vie de la cité, faire naître des idées… Surtout, il s’attache à ne pas faire de politique de manière conventionnelle et refuse de se situer sur l’échiquier ou de jouer le jeu des alliances : « Nous voulons garder notre indépendance et ne pas galvauder nos valeurs. »

Au pragmatisme politique, Vanessa Miranville répond par l’intransigeance sur les idées. Un choix assumé : « Je suis la leader du mouvement. C’est mon rôle de montrer la direction. » Et si elle reconnaît « aimer être sur le devant de la scène », c’est toujours « pour servir une cause, jamais à des fins personnelles. » Une force de caractère indéniable qui tranche avec une personnalité simple et accessible qu’elle s’attache à entretenir : « Je suis une personne normale qui a besoin de faire du sport, partir en vacances et voir ses amis. Si je change ça, je ne serai plus la même personne que celle que les citoyens ont élu. »