A la faveur du développement et de la mondialisation des échanges, la logistique est devenue un enjeu stratégique avec un champ d’action associant public et privé. Une prise de conscience s’est opérée au niveau national auprès des acteurs politiques et économiques. Elle a été telle qu’en 2013 le gouvernement français réfléchissait à l’opportunité de mettre en œuvre un schéma directeur national de la logistique.
En est-il de même dans notre département ? Quels en sont les enjeux et perspectives ?

Tous mes remerciements aux établissements Socara, aux champagnes Perrier-Jouet, à Mr Olivier Roussellier, directeur du Cap Est Lagoon Resort ainsi qu’à toute son équipe, à Maël Ferjule et à Mylène Germé, gérante de la boutique Ô Ruban Rose.

René Meril, CHU de Martinique, ingénieur logisticien :
La logistique irrigue la totalité du schéma économique martiniquais. Les entreprises s’appuient et s’organisent autour d’elle. Cela commence à être intégré. Aujourd’hui, nous sommes à un carrefour. L’ouverture du canal de Panama va bouleverser la donne en termes de commerce maritime. Nos DFA ont leur carte à jouer dans cette révolution économique. Ils ne doivent pas en être les spectateurs. Au CHUM, nous sommes en train de nous doter de nouveaux moyens, pour la prise en charge et l’accompagnement des malades. Des moyens qui vont demander une logistique intégrée avec une approche nouvelle et plus moderne.

Baudoin Legendri, Groupe Safo, chef de projet logistique :
Sans la logistique, la grande distribution ne pourrait exister. Elle est le levier de compétitivité sur lequel les grands groupes s’appuient pour être concurrentiels, pour continuer à exister et créer des emplois. J’invite les grands acteurs privés et publics à s’y intéresser d’autant plus que nous sommes dans un marché caribéen sous-tendu par un marché national.

Sandra Casanova, Cluster Gat Caraibe Logistique et Transport, présidente :
Les métiers du transport et de la logistique sont les métiers de demain. Beaucoup n’ont pas encore été créés, aussi il faut être proactif. En étant basés dans la Caraïbe, nous sommes au cœur de grands changements avec des infrastructures en construction au Panama, au Nicaragua et à Cuba. Pour exister dans ce jeu mondial, il faut que nous soyons capables d’attirer à nous du flux et d’en retirer une valeur ajoutée en gérant notamment le « dernier kilomètre ». Nous sommes en effet la porte de l’Europe dans le bassin caribéen pour les entreprises européennes et aussi caribéennes.

Sébastien Michel, Advici Conseils, consultant Supply Chain :
La logistique permet à une entreprise tout à la fois d’améliorer ses services et de réduire ses coûts. C’est vraiment, aujourd’hui, une fonction stratégique qui contribue au développement d’une entreprise et ne doit plus être vécue comme une fonction qui va permettre à l’entreprise d’économiser de l’argent, mieux encore lui faire gagner de l’argent. Elle joue à l’échelle mondiale un rôle important.

Jacques Augustin, Heineken Antilles-Guyane, directeur logistique :
Les décideurs économiques, politiques et institutionnels au sens large ne devraient pas sous-estimer la mine de leviers de performance que représente la logistique, tant en matière de services que de réduction des coûts. Dans un marché étroit comme le nôtre, les avantages concurrentiels et les sources de profitabilité qui sont du ressort des métiers de la logistique sont malheureusement encore sous-utilisés.

Jean-Claude Florentiny, Groupe SOMATRANS, directeur commercial et développement, président du syndicat des transitaires de Martinique :
Le métier de commissionnaire en douane est peu connu. Nous sommes des agents de voyage spécialisés dans le fret. Nous devons trouver pour nos clients des solutions-transport quelle que soit la provenance et la nature des produits transportés. Il y a, dans la Caraïbe, de nouveaux besoins et flux d’échanges et nous devons trouver des formules intelligentes (massification, groupements) pour y répondre. Nous avons ainsi créé une bourse de fret au sein du cluster qui permet d’optimiser au maximum les flux.