Seule Guyanaise en compétition, la réalisatrice de 28 ans a décroché le prix spécial du jury lors de la septième édition du festival de courts-métrages Prix de Court. Entre deux tournages, la pétillante jeune femme s’est livrée à GuyaMag. 

Par Fred Avril

On ne l’arrête plus, Marie-Sandrine Bacoul. « J’ai beaucoup de chance », répète-t-elle. Du talent, surtout. A 28 ans, la réalisatrice guyanaise est la grande gagnante de la dernière édition du festival Prix de Court. Son film 2030, qui traite par l’absurde des problèmes de racisme en France, a remporté le prix spécial du jury. Une récompense « qui me fait beaucoup de bien, sourit la jeune femme. Du début à la fin, il y a eu un enchaînement de miracles autour de ce film que j’avais déjà présenté l’année dernière. Mais à cause de problèmes techniques, il n’avait pas pu être jugé. En fait, je n’y croyais plus à ce film et ce sont mes proches qui m’ont poussée à le représenter. J’étais la seule Guyanaise du festival et j’avais face à moi beaucoup de productions antillaises de qualité. Ce prix, c’est la preuve qu’il faut toujours croire en ce qu’on fait ».

Cette « reconnaissance » pourrait aussi lui ouvrir de nouvelles portes. « Je travaille actuellement à la réalisation d’un documentaire sur le retour aux cheveux naturels à l’échelle des afro-descendants. Je m’interroge : pourquoi et comment les femmes noires rejettent-elles leur patrimoine génétique ? »
Pour aller au bout de ce projet, la jeune réalisatrice a besoin de 60000€ et compte sur l’aide de sponsors, comme la Collectivité territoriale de Guyane qui vient de lui allouer une subvention de 2000€. « J’ai aussi lancé un appel aux dons via la plateforme de financement participatif LobiYou*. J’espère pouvoir récolter les 25000€ qui me permettraient de m’équiper en matériel. J’ai encore plein de choses à dire, il faut juste m’en donner les moyens ! (rires) ».

Marie-Sandrine Bacoul ne se destinait pas à une carrière dans le cinéma. Après des études de communication et ressources humaines, elle a travaillé pour quelques grandes entreprises parisiennes. « Mais le côté artistique me manquait »,
avoue-t-elle. Alors à 25 ans, j’ai décidé de reprendre mes études et je me suis inscrite au BTS montage et postproduction de l’INA ». Diplôme en poche, elle a pu rejoindre, il y a tout juste un an, l’équipe de réalisation de la série Guyane. Une occasion en or de revenir au péyi. « Je suis née à Bayonne de parents guyanais. Mon père étant militaire, j’ai vécu en métropole, en Afrique, en Nouvelle-Calédonie et en Guyane, bien sûr. Et c’est elle que je porte le plus dans mon cœur. C’est ici que je veux vivre. Je sais que j’aurais plus d’opportunités professionnelles à Paris mais c’est pour la Guyane que je veux travailler ». Et voilà une très bonne raison de souscrire à son projet !

www.lobiyou.mipise.com/chive-soley-lefilm

La campagne de crowdfunding se termine le 19 juillet. Les personnes qui souhaitent apporter une aide financière sans passer par la plateforme peuvent aussi envoyer un mail à contact@lobiyou.com