Erigé à fleur d’eau à l’entrée de Pointe-à-Pitre, le Mémorial ACTe déploie ses racines argentées sur une façade de granit noir. Le Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage a été inauguré il y a un an par le Président de la République. Pour faire le bilan d’une première année aux allures de success story, nous avons rencontré son président, Jacques Martial.

Propos recueillis par Julie Clerc

Sous quel signe est ce premier anniversaire ?

Jacques Martial : L’appropriation ! Voir la population guadeloupéenne apprécier la réalisation du MACTe et en comprendre le projet est pour nous un formidable succès. D’autant plus qu’il y avait des inquiétudes, avant son ouverture, quant au fait de traiter la douloureuse histoire de l’esclavage : cela causerait-il de la réconciliation ou, au contraire, de la haine ?

Depuis un an, le MACTe s’inscrit dans la conscience collective. Il est d’ailleurs fréquenté à 60% par des Guadeloupéens, dont de nombreux jeunes et scolaires.

Alors oui, cette première année est extrêmement positive, le Mémorial est en passe de devenir l’emblème de la Guadeloupe. Son rayonnement est aussi caribéen, car l’histoire de l’esclavage est fondatrice de cet espace antillais.
Le MACTe s’est imposé, en outre, comme un événement architectural unique dans la Caraïbe, salué internationalement par la presse tant sur le fond que sur la forme. C’est aussi un lieu de ressourcement et de rassemblement de la population. Un moment de grande émotion fut la marche blanche organisée suite aux attentas de novembre, qui choisit le Mémorial ACTe pour son arrivée.

Les événements les plus marquants ?

Le succès de nos conférences où l’on refuse du monde malgré des sujets parfois très pointus ! Côté musique et danse, nous avons connu des moments extraordinaires : le concert à guichet fermé qui, pour la première fois sur scène, réunissait la famille Fanfant, les rendez-vous mensuels Kalakaswé (ateliers danse accompagnés par le percussionniste guadeloupéen François Ladrezeau), les rencontres de l’oralité «Baylavwa asi Mòn Mémwa » mêlant contes, musiques et chants traditionnels mais aussi les nombreux festivals accueillis par le MACTe – Festival international du film des Droits de l’Homme, Festival international des cultures urbaines, Festival caribéen de l’image, Festival Ecritures des Amériques.

Le MACTe, un lieu populaire ?

Bien sûr ! Sa vocation d’émulation du territoire s’ancre dans un dialogue entre gratuit et payant. Si nos concerts payants font le plein (dix-huit spectacles cette première année), nous proposons de nombreuses manifestations gratuites : conférences-débats, présentations d’ouvrages, cafés littéraires, léwoz, Grande Diwali, la fête des lumières indiennes…Le gwo ka fut incontestablement l’instrument de cette première année, vedette des léwòz du MACTe ou encore de la projection du film « Gwo ka Linèsko jou mèwkrèdi-lasa »
célébrant le 1er anniversaire de l’inscription du gwo ka au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

7 juillet, journée d’anniversaire…

Nous proposons à cette occasion des tarifs réduits (10 euros pour les adultes, 5 pour les enfants, gratuité pour les enfants de 0 à 12 ans).. Le jeune chef Jeff Antus (salué par l’émission Master Chef diffusée par TF1), qui sera notre invité, préparera un menu spécial anniversaire à base de produits locaux revisités. Sur la place de la Commémoration, des associations proposeront des jeux et jouets traditionnels . Cette journée festive et populaire pour fédérer le public autour de la musique, du plaisir, de la gastronomie et de la culture se clôturera par un Kalakaswé exceptionnel animé par Rony Théophile et Yves Thôle. Un anniversaire en somme !

Mémorial ACTe

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