Quels sont les attributions et le rôle du Comité Caribéen des Assurances ?
Le CCA est une association créée en 2010 suite au regroupement des différents comités des assureurs de Guadeloupe, Martinique et Guyane. Elle se compose d’un bureau de 6 membres élu pour 2 ans et nos adhérents proviennent des différentes compagnies et mutuelles implantées sur les Antilles Guyane Française. Le CCA représente la profession auprès des acteurs politiques, économiques et des autorités locales et coordonne au niveau de ses membres la formation interne dispensée sur ses différentes branches d’assurance.

Comment fonctionne le CCA ?
Les sujets techniques et assuranciels sont traités à travers 3 commissions :
– Automobile animée par Francine Négrit,
– Evènements majeurs et Dommages aux biens représentée par Evelyne Cusset
– Assurances de personne coachée par Valentin Marie.

Votre mandature se termine bientôt, quelle a été votre philosophie durant ces 2 années ?
Avec les membres du bureau, nous nous étions fixés 3 axes majeurs en décembre 2014 :
– Passer d’un fonctionnement départemental à une approche régionale pour mener des actions plus efficaces et générer des économies d’échelles.
– Elargir nos messages de prévention pour qu’ils ne se limi-tent plus exclusivement à l’assurance automobile.
– Changer notre image austère d’assureur.

Quels types de communication avez-vous entreprise en ce sens ?
Notre action la plus novatrice a été conçue en 2015 avec la réalisation de 30 spots sur la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane impliquant lors des tournages les assureurs locaux sur chaque département. Notre objectif était d’informer de façon simple et ludique le public des Antilles-Guyane sur des thématiques liées aux assurances automobiles, habitations, professionnelles, la retraite et la prévoyance. Ces spots ont été diffusés sur ATV et RFO en 2016 et restent visibles sur la page facebook du CCA.
Nous avons également diffusé des messages de prévention automobile dans France-Antilles et France-Guyane et opté pour la presse économique lorsque nous souhaitions communiquer sur des sujets plus larges. Cela a été le cas en février 2015 dans le magazine Inter-entreprises ou depuis mars 2016 avec la diffusion d’une page dénommée « L’actualité des experts » dans Karumag, Madinmag et Guyamag.

A côté de ces fortes actions de communications, avez-vous été présent sur le terrain aux côtés d’acteurs locaux ou auprès des pouvoirs publics ?
Oui bien sûr, nous avons répondu régulièrement aux sollicitations des journalistes notamment lors de la mise en place de nouvelles règlementations, comme la loi Hamon ou les détecteurs de fumée. Cela a également été le cas au niveau de la préfecture lorsqu’un de nos départements a été touché par des intempéries. Sur ce dernier point, je pense notamment à la Martinique en novembre 2015 ou de nombreuses communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle.

Nous avons par ailleurs participé au côté d’autres professionnels à des tables rondes sur les filières déchets de l’automobile dans les DOM, conçu un guide de prévention cyclonique, participé à des campagnes de prévention routière et échangé avec des élèves de différents établissements sur les métiers de l’assurance.

Concernant la prévention automobile, le CCA a récemment décidé d’apporter son label CCA à Easy Drift. Cette société dirigée par Simon Jean-Joseph et Bernard Hayot est en train de mettre en place des centres de pilotage en Guadeloupe et Martinique pour aider les conducteurs à améliorer la maîtrise de leurs véhicules. Ce dispositif ayant été testé par des membres du CCA et reconnu comme de nature à réduire le nombre de mort sur les routes, il nous est apparu important de l’accompagner. Nous sommes à l’écoute des projets innovants qui permettent de protéger davantage les personnes et les biens.
Renforcer la prévention, vous permet aussi d’améliorer votre taux de sinistralité.
C’est vrai mais rien ne remplace la satisfaction de faire baisser le nombre de morts sur les routes ou d’aider nos assurés à mieux protéger leurs biens. Et puis, beaucoup de compagnies d’assurances ou mutuelles récompensent leurs assurés lorsqu’ils prennent des mesures préventives en leur accordant des réductions sur leurs primes d’assurance, cela sera le cas pour les diplômés d’Easy Drift.

Le CCA est-il intervenu pour trouver enfin une solution au problème d’assurance qui semble bloquer l’ouverture du pont de l’Oyapock en Guyane ?      
L’ouverture du pont de l’Oyapock entre la Guyane et l’état de l’Amapa au Brésil est bloquée depuis 5 ans avec au cœur des débats un problème d’assurance sur le Respon-
sabilité civile automobile. En résumé, le mode de couverture d’assurances « carte verte » existant dans la CEE, dont fait partie la Guyane, est diamétralement opposé à celui existant au Brésil. Je me suis rendu à Macapa en octobre 2015 pour participer à la 3ème commission mixte de coopération frontalière et tenter de résoudre ce sujet épineux. Les Brésiliens jugent exorbitants le tarif « assurance frontière » que nous proposons pour entrer en Guyane, le sujet est donc financier et … politique !

Le CCA joue-il un rôle réglementaire au niveau de la profession, les assurances comme les banques étant soumises au contrôle de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) ?
Oui, l’évolution de notre métier dans un contexte internatio-
nal ou les échanges financiers sont multiples nécessite de mettre en place des process fiables pour lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Nous avons à cet effet réuni le 27 octobre dernier en Martinique les déclarants et correspondants Tracfin de nos compagnies et mutuelles pour une journée d’échange.