Ovocoop est une coopérative de transformation des œufs et de commercialisation d’ovo-produits. Son président, Pascal Quineau, revient sur son histoire et son évolution. Entre passion et ambition.

Propos recueillis par Benjamin Postaire

En quelle année a été créée Ovocoop et depuis quand en êtes-vous le président ?

Nous avons, cette année, fêté nos 20 ans. La coopérative a donc été créée en 1996 mais la production a démarré réellement en 1999. J’ai la chance d’en être le président depuis sa création. J’ai commencé en tant que technicien agricole. Je me suis installé comme agriculteur à Saint-Gilles les Hauts il y a 23 ans. Du fait de mes compétences techniques, et aussi un peu parce que j’étais le petit jeune, j’ai pu me lancer dans ce rôle de président qui me plaît tout autant aujourd’hui.

Concrètement, que fait la coopérative ? 

Nous transformons les œufs en ovo-produits et la commercialisation est assurée par Evollys. Nous avons deux grands types de produits : les œufs durs et les œufs liquides pasteurisés. Les œufs durs sont principalement destinés à la restauration collective, notamment les cantines scolaires, pour être cuisinés en salade ou en carri. Les œufs liquides ou pasteurisés, qui peuvent être vendus entiers ou blancs et jaunes séparés, alimentent également les cantines scolaires mais aussi les industriels et le réseau des boulangeries-pâtisseries, artisans…

Qu’est-ce que cela représente en volume ? 

Nous produisons 600 tonnes par an. Nous traitons 13 à 14 millions d’œufs chaque année sur les 120 millions produits à La Réunion, soit 10% du marché. Ces œufs proviennent des exploitations des sept adhérents de la coopérative. Notre site de production, au Port, emploie huit personnes. J’en profite pour féliciter tous ces salariés pour leur travail et, surtout, leur état d’esprit.

Lors de la création de la coopérative, quel était l’objectif ?

Clairement, contrer les importations. Au moment de la création, 120 tonnes d’œufs par an étaient importées et ce chiffre augmentait de 10% chaque année. Aujourd’hui, 160 à 180 tonnes d’œufs sont importées tous les ans ce qui prouve que l’on a réussi à contenir la part des importations.

En quoi travailler avec des œufs produits localement par la coopérative est-il important ?

Tout d’abord, nos œufs sont frais. Ils ne sont pas congelés ou en poudre, ce qui est un gage de qualité du produit. Nous avons également une démarche qualité très prononcée, chaque lot est vérifié. Et puis, économiquement, c’est important de promouvoir l’emploi local. C’est pourquoi nous travaillons avec la FRCA et Produits Pays Réunion. Le produit final n’est pas seulement « fabriqué » à La Réunion, tout ce qui le compose, y compris les œufs, sont issus du terroir réunionnais.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur vos 20 années à la tête d’Ovocoop ?

Ça n’a pas été un long fleuve tranquille. Nous travaillons un produit très technique et, à l’époque, nous étions trop en avance sur les habitudes des collectivités et ne produisions pas assez. Par ailleurs, nous sommes sept adhérents mais également concurrents, parfois, c’est le cas de le dire, on marche sur des œufs. Mais aujourd’hui, nous avons atteint un équilibre intéressant et notre pénétration sur le marché, notamment des cantines scolaires, est excellent. Et puis nous avons des projets comme le développement de produits plus élaborés, je pense à des omelettes par exemple.

Ovocoop

Rue Claude Chappe, 

97420 Le Port

0262 43 25 61