En 2014, Maurice Lévy, prophétisait dans une interview au Financial Times l’uberisation de l’économie. Un néologisme, inspiré du nom d’Uber, qui conceptualise le phénomène de remise en cause d’un secteur d’activité “traditionnel” par une start-up ou un nouveau modèle d’affaires en lien avec le numérique.

Lors de son interview, Maurice Lévy déclarait que « tout le monde commence à craindre de se faire uberiser. C’est l’idée qu’on se réveille soudainement en découvrant que son activité historique a disparu… ». Il existe, cependant, des signaux avant-coureurs afin d’identifier si votre secteur d’activité se fait uberiser.

Le premier indicateur de l’uberisation est l’évolution des tendances d’investissements des venture-capitalists. Les levées de fonds réussies des start-ups permettent d’identifier les « licornes », c’est-à-dire des start-ups qui sont valo-
risées à plus d’un milliard de dollars. Ces « licornes » sont considérées comme les leaders et précurseurs de l’uberisation de leurs secteurs d’activité.

Les secteurs d’activité historiquement atomisés sont les plus sujets à l’uberisation. La fragmentation d’un secteur d’activité peut engendrer une insatisfaction-client latente car l’offre est disparate, peu lisible et difficile à comparer pour les clients. La volonté de résolution de cette insatisfaction est l’une des principales forces d’uberisation. Travis Kalanik, fondateur d’Uber, explique que l’idée est survenue, alors qu’il n’arrivait pas à trouver un taxi à Paris où il participait à la conférence LeWeb en 2011.

La composition démographique de la clientèle est un indicateur d’uberisation. En effet, si la majorité de la clientèle d’un secteur est conservatrice dans ses usages, cette activité est potentiellement peu attractive pour une clientèle plus jeune et technophile. Un nouvel entrant ou “barbare”, ayant un business model user-friendly, fédérera la proportion la plus technophile de la clientèle et captera la majorité de la croissance d’un secteur.

Si le phénomène d’uberisation est une réalité pour tous les secteurs d’activité, elle n’est pas forcément une force des-
tructrice. En étant pro-actives, les entreprises peuvent accompagner ce mouvement et faire leurs mues numériques.

Les entreprises ne souhaitant pas se faire uberiser peuvent dans un premier temps mettre en place une démarche de veille. Cette démarche peut être complétée par l’analyse des modèles d’affaires des « barbares » identifiés et l’étude de leur réplicabilité pour l’entreprise.

Que vous soyez déjà en voie d’uberisation, ou en simple réflexion sur votre métier, n’hésitez pas non plus à mettre en place un processus de e-CRM pour identifier, écouter les insatisfactions (exprimées ou non) de vos clients et y répondre. Car oui, l’écoute des besoins non-satisfaits des clients peut être une source de création de valeur pour votre entreprise !

Bruno Fianjaha,
Consultant en Intelligence Economique

L’agence GBO

bfianjaha@lagencegbo.com

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