Acteur reconnu et incontournable de l’offre de soins à La Réunion, l’Aurar joue également un rôle de précurseur dans le milieu médico-social par sa capacité à innover. De ses valeurs à son fonctionnement, tout converge vers une finalité : plus d’autonomie et une meilleure qualité de vie pour le patient.

Par Benjamin Postaire

« En 1980, à la création de l’Aurar, nous étions déjà pionniers avec des centres de dialyse répartis sur tout le territoire réunionnais. A l’époque, on sauvait des vies », se souvient Marie-Rose Won Fah Hin, Directrice Générale de l’association. « On a même accompagné à la vie, ajoute Albert Genisson, coordonnateur général des soins, avec les premières femmes enceintes dialysées au début des années 2000 ». L’évocation de ce souvenir provoque instantanément un enthousiasme, teinté de fierté, pour l’un comme pour l’autre. Car si, en près de 40 ans, le chemin parcouru par l’Aurar est immense, les ingrédients de départ sont toujours là : des valeurs et de la passion au service d’une continuelle vo-lonté d’innover pour améliorer l’autonomie et la qualité de vie des patients.

Interface entre la médecine de ville et les établissements hospitaliers

Pour s’en convaincre, il suffit de s’attarder sur les projets développés par l’association en 2016. Un centre de formation pour les professionnels de santé a vu le jour près du siège de l’Aurar, à Mont-Roquefeuil (Saint-Gilles-les-Bains). Depuis septembre, a été mis en place un dispositif de télédialyse qui permet des consultations médicales à distance via un réseau sécurisé. En novembre, c’est un Pôle de recherche sur les maladies métaboliques (Odhir), en collaboration avec l’Inserm et le CNRS de Lille, qui a été inauguré. Pôle qui a déjà permis d’identifier deux gènes « réunionnais » prédictifs à l’insuffisance rénale chronique, une avancée prometteuse.

Traiter 780 patients par an pour insuffisance rénale chronique dans dix centres de dialyse et deux centres de dialyse péritonéale est donc loin d’être suffisant. Le moteur de l’Aurar et de ses 300 salariés, c’est l’innovation, le progrès. Et tout, dans le fonctionnement même de l’association, est tourné vers cet objectif, ce leitmotiv, avec en point de mire, le patient et sa qua-lité de vie. « Notre éco-système est pensé pour être favorable à l’innovation. De l’équipement à l’architecture en passant par le management, toutes les conditions sont réunies pour l’épanouissement et l’émulation », explique Marie-Rose Won Fah Hin. «L’innovation est possible car l’expression est permise», complète Albert Genisson.

Une énergie portée par des valeurs humanistes

Et 2017 ne fera pas exception. L’Aurar, premier opérateur régional à être certifié « sans réserve ni recommandation » par la Haute Autorité de Santé, continuera d’être en pointe. L’association va étendre la télédialyse à toutes ses unités et développer l’offre de soins pour favoriser l’autonomie des patients en proposant un accompagnement à domicile. L’association projette de créer un service d’accompagnement pour les patients en fin de vie tout en lançant une réflexion éthique sur ce sujet. Enfin, par sa position d’interface entre la médecine de ville et les établissements hospitaliers, l’établissement souhaite encourager la mise en œuvre du plan santé Outre-mer contre les pathologies chroniques et prendre part activement au projet médical partagé du GHT Réunion-Mayotte sur l’insuffisance rénale chronique et l’obésité.

Des projets d’envergure rendus possibles par un enthousiasme intact. Suivre Marie-Rose Won Fah Hin et Albert Genisson dans les locaux de l’association, jusque dans le centre de dialyse un étage au-dessus où ils connaissent personnellement chaque patient, suffit à comprendre d’où provient l’énergie qui fait avancer l’association : le partage de valeurs communes, de valeurs humanistes.