Une soif de réussite, des rêves plein la tête et l’envie de devenir un des acteurs positifs du développement de la Guyane. Elle s’émancipe des difficultés évidentes qu’elle connait aujourd’hui. Elle a décidé d’aller de l’avant. Déborah Durand, jeune femme et étudiante de 21 ans, reflète aujourd’hui l’un des nouveaux et nombreux visages de la jeunesse guyanaise.

Propos recueillis par Coralie Custos

Qui êtes-vous, Déborah Durand ?

J’ai 21 ans. Je suis née à Kourou et où j’ai vécu jusqu’à mes 18 ans. Franco-brésilienne, j’ai le privilège, si on peut dire, d’avoir deux cultures différentes. Après avoir obtenu mon bac ES (Economique et sociale) au Lycée Gaston Monnerville à Kourou, je suis partie en Métropole pour mes études supérieures. J’ai toujours voulu faire du journalisme, mais avan,t je me suis lancé un défi : faire une année d’hypokhâgne. Ainsi en 2013, j’ai déménagé à Sceaux, dans les Hauts-de-Seine, pour suivre une classe préparatoire littéraire. C’était une année difficile car pour la première fois, j’allais vivre seule en Métropole ! L’année qui a suivi, j’ai passé le concours d’une école de journalisme à Paris. Je suis donc aujourd’hui à l’IICP (Institut International de Communication de Paris). J’y suis rentrée directement en deuxième année. Puis j’ai poursuivi en master spécialisation presse écrite/web.

A quelle profession vous destinez-vous ?

Je suis étudiante en journalisme. J’ai fait de nombreux stages dans ce domaine notamment en Guyane, au CNES (Centre national d’études spatiales) et au quotidien France Guyane. Je souhaite poursuivre mes études. Je me suis inscrite sur le site APB (Admission post-bac) pour faire une licence de droit à Paris l’année prochaine ! J’aimerais plus tard, si possible, me tourner vers les métiers du journalisme et de la communication comme concepteur-rédacteur ou chroniqueur judiciaire par exemple.

Quel visage de la jeunesse guyanaise souhaitez-vous donner à travers cette interview ?

J’aimerais juste qu’en lisant mon interview, les Guyanais notamment les jeunes puissent s’inspirer et eux aussi réaliser le métier qu’ils souhaitent. Par la même occasion, montrer aussi que même si l’on vient d’Outre-Mer, on peut y arriver et surtout ne jamais abandonner ses objectifs.

Quel regard portez-vous sur le mouvement social qui a eu lieu, en Guyane, les semaines passées ?

Moi qui aime tant la Guyane, j’ai suivi de près les récents événements. J’étais vraiment satisfaite que la population guyanaise se mobilise enfin pour manifester et revendiquer ses droits notamment en termes de santé et d’éducation, de chômage et d’insécurité. Comme on le sait, la moitié des 250000 habitants du territoire a moins de 20 ans. On devrait profiter de l’énergie débordante de la jeunesse guyanaise pour la réalisation de projets concrets. Il faudrait aider les jeunes à la réussite scolaire, prendre en compte leurs initiatives et surtout lutter contre la délinquance. La Guyane est une belle endormie qui n’attend qu’un projet, mobilisateur et cohérent.