Derrière le vocable de « transitaire » couramment usité se cachent plusieurs métiers qui organisent les transports de marchandises. En Guadeloupe, ces entreprises spécialisées sont plus d’une vingtaine.

Précisions avec Louis Collomb, président du syndicat des commissionnaires en douane et transitaires de Guadeloupe (SCDTG).

Quels sont ces métiers et leurs divers champs d’action ? 

Louis Collomb : Le transitaire reçoit un ordre d’actions et se tient aux instructions données par son client. Il n’a donc aucune autonomie. De manière plus générique, l’organisateur de transport gère la chaine logistique et donc l’ensemble de l’opération. Il s’occupe d’une expédition depuis l’enlèvement chez le vendeur jusqu’à la porte de son client. Il ordonne les moyens de transports et de stockage des marchandises. Le commissionnaire en douanes est chargé des opérations en douane au nom de ses clients. Ce sont donc des métiers très différents, dans une entreprise d’organisation de transport, on les exerce tous ou en partie. Sans oublier bien sûr le transporteur qui livrera les marchandises. Les professionnels du secteur s’organisent en réseaux logistiques qui peuvent regrouper des entreprises de la même raison sociale ou du même groupe, mais aussi être indépendantes les unes des autres.

Comment les clients, importateurs ou distributeurs utilisent-ils ces métiers ?

Soit ils les externalisent, soit ils les intègrent dans leurs entreprises, selon leur propre politique générale et quelquefois en créant une entreprise annexe dont l’activité est exclusivement consacrée au transport et à l’expédition des marchandises. Mais dans la plupart des cas, ces prestations sont externalisées.

Quels sont les différents types de transport et d’approvisionnement ?

Selon les quantités et les besoins, le fond de stock peut arriver par conteneur. Le groupage permet, pour une commande plus urgente, de profiter d’une disponibilité sur un conteneur occupé en partie par un ou plusieurs autres clients. Il y a également le fret avion, et l’express avec les sociétés dédiées. Bien entendu, chaque mode d’approvisionnement a son coût et celui-ci va intervenir sur le prix de revient. Donc l’organisation du transport et le regroupement des marchandises permettent certaines économies d’échelle.

Quel regard portent vos clients sur vos métiers ?

Bien sûr, certains clients considèrent que tout ça est trop cher et pour eux, nous sommes un mal nécessaire. Nous avons souvent à expliquer la nature de nos missions, la complexité des règlementations, et les compétences requises. Nos collaborateurs sont très performants car ils ont une approche globale et complète de la nature des marchandises transportées, alors qu’un client ne connaît que les siennes et encore parfois partiellement. Notre rôle est de résoudre des problèmes d’acheminement dans le respect des règles établies. Notre syndicat est membre, sur le plan local, de l’Union des entreprises, de l’Union maritime et portuaire (UMEP), elle-même membre de la Caribean Shipping Association (CSA) et sur le plan national des grandes fédérations professionnelles.

Comment vos métiers évoluent-ils ?

Nous sommes aux confluents des règlementations sur le transport. Le nouveau code des douanes de l’Union modifie sensiblement les pratiques douanières. Ce nouveau code (CDU) fait pour traiter des relations entre la CEE et les pays tiers, n’est pas toujours adapté à nos problématiques d’échanges intra-communautaires. L’application de la convention SOLAS impose le pesage et la certification du poids de toutes les marchandises et nous allons devoir probablement prochainement passer au scannage systématique, ce qui engendrera des coûts supplémentaires. Nous sommes également dans une logique de dématérialisation complète des opérations. Nous sommes donc tenus de nous mettre en permanence à jour de ces règlementations qui parfois se superposent les unes aux autres. Nous évoluons aussi vers plus de sûreté et de sécurité.

Une offre logistique se met progressivement en place permettant à de moyennes et petites entreprises, ou à des entreprises non implantées dans le département de faire venir et stocker leurs marchandises dans des structures gérées par des entreprises spécialisées.