Par Roger Marion.

Le locavorisme est une mouvance qui prône la consommation de produits frais et de saisons cultivés ou réalisés près de chez soi dans un rayon de vingt à deux cents kilomètres.

Parti de la côte ouest des Etats-Unis, ce mouvement s’inscrit dans la lignée des tendances nouvelles de consommation à l’échelle mondiale telles que le bio, le commerce équitable, l’éco consommation…

Le locavorisme, c’est un mouvement en faveur du «consommer local » pour :

• Répondre aux attentes du consommateur à la recherche de produits plus sains, frais et respectueux de l’environnement. Ce sont des produits de proximité, leurs origines sont connues des consommateurs. Leur mise en œuvre relève de pratiques ancestrales ou traditionnelles.

• Acheter national, régional, local afin de maintenir et protéger l’emploi dans son bassin de consommation.  Au-delà de l’acte de consommation, ce mouvement vise à mettre en avant les activités, les emplois, la tradition et l’identité d’une région.

C’est un mouvement socio-culturel qui sous-tend des opportunités économiques et commerciales.

Opportunité économique pour des promoteurs qui vont créer ou développer de nouvelles filières de produits alimentaires locaux. Nous constatons l’émergence d’activités de production agroalimentaire autour de produits de terroir, de traditions culinaires ou de produits frais prêts à cuisiner. Parmi ces promoteurs, on trouve aussi des jeunes formés, motivés et ouverts aux attentes des consommateurs qui ont l’ambition d’offrir des produits sûrs et de qualité.

Opportunité économique pour des industriels et des distributeurs qui veulent surfer sur les tendances « régions et terroir. » En raison des crises et de la montée des valeurs environnementales, l’appétit des français pour le régional et le local devient une aubaine pour les industriels de l’agroalimentaire et pour la grande distribution. Ils vont décliner leur offre en marques régionales ou communiquer sur des images de proximité rendant visibles leurs partenariats avec des producteurs locaux (ex : Fleury Michon avec ses éleveurs de porc pour sa charcuterie, Système U avec ses U de Région, Lesieur etc.) Chez nous, le PIL est devenu une marque à forte notoriété pour favoriser la consommation « patriotique » de produits locaux.

Opportunité commerciale pour des petits commerçants qui jouent le jeu de la solidarité et de l’appui au développement. En effet nous constatons que le réseau des stations-services, des supérettes et épiceries de quartier ou de communes assurent pleinement la distribution de produits de terroir que l’on ne retrouve pas dans les GMS. Ils servent de lieux de tests de marché et de lancement de produits nouveaux. On y trouve une série de produits (biscuits, boissons, chips, confitures, produits à base de farine manioc…) fabriqués à partir de matières premières locales et sur la base de recettes de proximité.

Cette tendance, qui demande à être renforcée localement sur le plan marketing,  peut être  une véritable impulsion pour le développement endogène souhaité.  Elle est source d’activité (très petites entreprises, emplois familiaux, emplois techniques et commerciaux), d’innovation (recherche, formulation, packaging etc.) et de qualité nutritionnelle (produits sains).