Des toilettes publiques font leur apparition dans les rues de Cayenne. Des merveilles de technologies installées par l’entreprise martiniquaise Serco et dédiées à l’hygiène et à la sécurité.

« Ce que fait la Guyane de plus moderne après Soyouz, ce sont les toilettes automatiques! » Georges Lapresle, gérant de l’entreprise martiniquaise Serco, est tout sourire. Et pour cause, il vient d’apporter la meilleure réponse aux besoins des Guyanais. Depuis le 14 octobre dernier, des toilettes automatiques ultra-sophistiquées installées par Serco trônent en effet non loin du marché central et trois autres (Gare routière, Place Horth, Ronjon) seront installées prochainement.

A l’initiative de l’ancien Maire de Cayenne, Rodolphe Alexandre, et soutenue par la nouvelle municipalité de Marie-Laure Phinéra-Horth, l’arrivée de ces bijoux de technologie dans les rues de la ville rapproche un peu plus Cayenne du CSG : télémaintenance, lavage et séchage après chaque utilisation, possibilité de détecter une personne victime d’un malaise cardiaque, accompagnement pour les aveugles… Onze tonnes de béton dédiées avant tout à l’hygiène et à la sécurité.

Créée en 1982 en Martinique et dédiée au service aux collectivités, Serco gère aujourd’hui 70 machines aux Antilles-Guyane et vient de passer la barre des 1,5 millions d’utilisateurs. « A l’origine, je souhaitais avant tout rompre avec les investissements des collectivités qui restaient sans entretien. Les entreprises du secteur travaillaient souvent en « one shot ». Nous avons su saisir l’opportunité car il y avait une vraie carte à jouer sur le plan de la fidélité », explique celui qui gère la première entreprise au monde à être devenue distributeur indépendant du groupe JC Decaux, numéro un mondial du mobilier urbain et qui a lancé en 1981 les premiers WC publics auto-entretenus. Et l’entente fonctionne plutôt bien : Serco compte aujourd’hui douze employés pour un chiffre d’affaires de deux millions d’euros.

Si certaines municipalités un peu frileuses se refusent encore à l’installation de toilettes automatiques, Georges Lapresle souhaite faire la chasse aux idées reçues. « Est-ce que ça tue l’emploi ? Bien sûr que non car les collectivités devraient affecter leurs employés ailleurs, sur des postes moins dégradants… et surtout moins budgétivores que la maintenance des latrines publiques ! A Fort-de-France, une étude a été menée sur les latrines et les WC automatiques. Il en ressort que les dépenses pour la collectivité vont du simple au triple ! »

D’autant plus que les toilettes automatiques Serco sont livrées clés en main, l’entreprise proposant aux collectivités un contrat longue durée de quinze ans, pour un montant de 15 à 28.000 euros par an en fonction du modèle choisi. Pour les utilisateurs, l’entrée est comprise entre 20 et 50 centimes. Et une tenue correcte n’est même pas exigée.