Dans son bureau de Rivière Salée, au siège de la Compagnie Martiniquaise de Transport (CMT) qu’elle dirige, il y a une phrase inscrite sur un tableau, une pensée de Paulo Coelho qui revient comme un leitmotiv et qui, à elle seule, pourrait résumer ses combats, sa vie. “Il n’y a qu’une seule chose qui puisse rendre un rêve impossible à réaliser : c’est la peur d’échouer”. Parce que Sandra Casanova n’est pas du genre à renoncer et qu’elle a mené sa vie comme sa carrière : convaincue que rien n’est impossible.
Fille d’un technicien supérieur à RFO et d’une mère gérante de l’entreprise familiale de transport, Casanova Transport, elle a commencé ses études sur les bancs de la faculté de médecine de Montpellier, avant de décider de rentrer en Martinique pour reprendre l’entreprise fami-liale de transports, Casanova Transport, et de créer sa propre société, la CMT. “Au départ, j’étais assez mal vue dans la profession. Les gens se demandaient : elle travaille pour qui ? Or moi, j’arrivais avec la fraîcheur de mes 25 ans, je n’hésitais pas à mettre les pieds dans le plat !
Aujourd’hui heureusement, les relations se sont plutôt pacifiées. Tout le monde a mis de l’eau dans son vin”, précise celle qui, dans la foulée, a décidé de créer, avec ses collègues, la première organisation professionnelle dans le secteur du transport, le CRTM.

Une femme dans le milieu pour le moins “viril” du transport, voilà qui a de quoi surprendre. Et quand, en plus, elle s’appelle Casanova, quel joli pied de nez. Surtout quand elle décide, en juin 2010, de créer le réseau Femmes 3000 Martinique, une antenne régionale de la fédération Femmes 3000 qui œuvre pour la visibilité de la femme au niveau politique, économique et social. “L’idée du réseau, c’est avant tout de faire des rencontres, de partager des expériences, des connaissances, des parcours… et de s’ouvrir à de nouveaux horizons. Parce qu’il ne faut pas se leurrer : si les femmes jouissent d’une plus grande reconnaissance aujourd’hui, il y a derrière un véritable parcours du combattant, surtout pour celles qui ont embrassé des carrières dites masculines”.
Aujourd’hui, Femmes 3000 Martinique rassemble une vingtaine de membres et organise régulièrement des Café Patio, à l’instar des rendez-vous de Femmes 3000 qui se tiennent à Paris, au café de Flore.

Une fois par mois, l’association invite aussi ses adhérents (et non adhérentes puisque deux hommes en sont membres) à un dïner, plus convivial. Un événement au cours duquel une personnalité est invitée à s’exprimer pendant 45 minutes avant d’échanger librement avec l’audience. Ont ainsi participé au dîner de Femmes 3000, Patrick Chamoiseau pour le Grand Saint-Pierre, Manu-el Baudouin de la CCI, Jean Crusol, Président de la Commission des affaires économiques au Conseil Régional de Martinique, ou encore François Bouyer, professeur à l’ESSEC.

Motivée avant tout par le fait “d’apporter (sa) petite pierre à l’édifice”, Sandra Casanova est par ailleurs membre du bureau de Contact-Entreprises, membre du bureau du Medef, membre du club Soroptimist du Robert et Trinité, membre de la CCI et enfin membre de la Commission “Promotion touristique” au Comité Martiniquais du Tourisme. Rien que ça.

Mais surtout, ne lui parlez pas d’un futur engagement en politique. “Non, car je trouve ça tellement scabreux. Je me trouve plus utile dans le monde associatif et dans l’économie sociale. Cette main qui se tend, cette porte qu’on laisse entrouverte, c’est ça le plus important”.