Cap Créole garde la pêche 

Le poisson est notre principale ressource et nous sommes contraints de nous approvisionner ailleurs qu’en Guadeloupe

 JarryMag a rencontré Frédéric Rey, l’un des gérants associés de la société Caraib Fumé qui transforme et commercialise les produits de la mer Cap Créole. Un entretien en blouse et en charlotte en direct de l’usine de transformation de la société, à Pigeon.

Vous dirigez Caraib Fumé en compagnie d’Olivier et Jérémy Bérault. En quoi consiste réellement l’activité de la société ?

Notre cœur de métier c’est de transformer des produits de la mer dont notamment le poisson fumé, espadon, marlin, thazard, dorade, etc. et de développer toute une gamme de produits comme les rillettes en valorisant au maximum les chutes que l’on ne peut pas présenter en l’état. Nos deux secteurs activités sont les CHR (collectivités, hôtellerie, restauration) et les GMS (grandes et moyennes surfaces).

Où achetez-vous le poisson que vous transformez par la suite ?

Au départ, nous nous sommes installés à Bouillante qui est un lieu de passage des pélagiques (poissons de pleine mer, ndlr) mais aujourd’hui, nous ne pouvons plus travailler avec la pêche locale. A l’origine, notre production était issue à 100% de la pêche locale mais les proportions se sont inversées : 30% de la pêche locale et 70% de l’importation. Le poisson est notre principale ressource et nous sommes contraints de nous approvisionner ailleurs qu’en Guadeloupe. Il peut venir du Costa Rica, du Pérou ou du Viet-Nam.

Quelle quantité produisez-vous chaque année ?

Nous travaillons plus l’aspect qualitatif que quantitatif mais en 2011, nous avons produit environ 40 tonnes de produits finis auxquels il faut rajouter la pâte à accras ou d’autres produits que nous commercialisons également.

Quelles sont les perspectives de développement pour la société Caraib Fumé ?

Depuis un an, nous avons ouvert une boutique “Traiteur de la mer” ici à Bouillante, et proposons de nombreux produits de la mer dont certains ne sont pas toujours distribués en grande surface. Nous souhaitons également ouvrir une autre boutique sur la Grande-Terre afin de répondre aux besoins des touristes mais aussi des locaux.

Et en termes d’activité ?

Nous sommes arrivés à un seuil critique au-delà duquel il faudrait tout automatiser pour accroître notre production. Quinze ans après la création de Caraib Fumé, nous sommes désormais solides sur le plan financier. Personne n’est au SMIC dans l’entreprise, et je peux vous garantir que l’ambiance avec tous les employés est excellente.

Comptez-vous à terme exporter vers la métropole ou l’étranger ?

Nous exportons déjà des produits en Martinique, à Saint-Martin ou à Saint-Barth mais pour la métropole, le problème est différent. Tout ce qui nous sert à fabriquer nos produits, de la mayonnaise à l’emballage en passant par les petits pots en plastique, tout vient de l’Hexagone. Mieux vaut vendre la recette en France et faire fabriquer en France. Ce serait plus logique.

Pour exporter, il faut aussi trouver le contact sur place pour vendre en gros notre production, ce n’est plus le même monde.

 Travaillez-vous actuellement sur la sortie de nouveaux produits ?

Chaque année nous essayons de sortir un nouveau produit et, en 2012, nous allons développer une nouvelle sauce. Cela étant dit, fabriquer un nouveau produit prend énormément de temps et il peut parfois s’écouler deux ans entre la création d’un produit et sa commercialisation.