Dans la peau d’Oleg Baccovich

On peut de plus en plus choisir ce que l’on veut regarder, où on veut le regarder et quand on veut le regarder

Depuis 2008, ce franco-italien passé entre autres par l’Amérique du Sud et l’Afrique, dirige aujourd’hui Canal+/Canal Sat Caraïbes. Nous l’avons rencontré au siège régional de la société à Jarry, en Guadeloupe, pour parler télévision, programmes, créations originales et nouvelles technologies. Extraits choisis.

Quel regard portez-vous sur le marché de la télévision payante aux Antilles ? Quid de la concurrence ?

Le marché est aujourd’hui ultra pénétré et la concurrence ultra présente avec notamment le Câble-Numéricable, Orange TV, qui est arrivé aux Antilles il y a trois ans, ou encore Mediaserv et Only, même si ces derniers ne sont pas nos plus ardents concurrents. Il ne faut pas non plus oublier la TNT terrestre qui propose des bouquets qui ne sont cependant pas aussi bons que notre offre gratuite, la TNT+ de CanalSat. Mais la concurrence a du bon et grâce à elle, nous avons pu améliorer nos process, notre service client ou la qualité de nos produits.

Et en 2011 ?

Nous avons encore progressé l’année dernière car je pense que nos offres et nos services sont meilleurs que ceux de la concurrence. De plus, aux Antilles-Guyane, la marque Canal+ est très forte et nous faisons tout pour que cela dure. Avec 270.000 foyers abonnés et un taux de pénétration de presque 70%, notre présence aux Antilles-Guyane est donc très forte et elle continue à se développer.

Justement, qu’est-ce qui explique que Canal + bénéficie d’une image si favorable auprès du grand public ?

Canal+, c’est avant tout un choix éditorial fort basé sur la diffusion de séries, de cinéma et de sport, en particulier le football. L’aspect quantitatif ne nous intéresse pas forcément, nous ne faisons pas de la télévision au kilomètre. C’est avant tout la qualité des programmes et la satisfaction de nos abonnés qui nous intéressent.

Canal + c’est aussi de nombreuses créations originales…

Le concept de “créations originales” de Canal+ nous a permis de produire des séries comme Braquo ou Mafiosa et aussi de participer à des créations en coproduction. Par ailleurs, Canal+ Caraïbes propose aussi à ses abonnés un concept de “chaînes originales” comme le Canal Carnaval, Canal Yole, Canal Grand Raid ou le Canal Karujet. Ce sont des chaînes évènementielles produites pour nos abonnés, mais avec les mêmes exigences de production qu’en France ou ailleurs dans le monde où Canal+ est présent. Pour Canal Karujet par exemple, dans les 24h par jour de diffusion sur l’évènement en question, nous produisons plus de huit heures de programme, avec entre autre, plusieurs directs de la course filmés depuis un hélicoptère, depuis les départs sur les plages ou bien des paddocks lors des préparatifs… C’est une vraie nouveauté dans le paysage audiovisuel local, d’autant plus que nous n’étions pas attendus.

Comment expliquez-vous le fait que les Antillais soient de si grands consommateurs de télévision ?

Les médias audiovisuels dans leur ensemble, télés comme radios, bénéficient de taux d’écoute bien supérieurs à ceux observés en France métropolitaine et parfois ailleurs dans le monde. Cela peut s’expliquer par le fait qu’aux Antilles, la culture orale est certainement plus présente que la culture écrite. Et pour ce qui est de la télévision plus particulièrement, nos chaînes apportent beaucoup d’entertainment dans les foyers.

A quoi ressemblera la TV de demain ?

Le mode de consommation de la TV va encore largement évoluer. Nous ne sommes qu’au début du PVR (Personal Video Recorder, ndlr) ou de la “Catch Up TV”, la télévision à la demande et la télévision « nomade ». On peut de plus en plus choisir ce que l’on veut regarder, où on veut le regarder et quand on veut le regarder. C’est une réelle révolution car cela change totalement la façon de consommer de la télévision. D’autant plus qu’ici, aux Antilles, les gens sont très technophiles et donc attirés par ces nouveaux modes de consommation.