Par décision ministérielle le 17 février dernier, Cr’Eole-Matiti a été retenu à l’appel d’offre national sur l’éolien terrestre dans les départements d’Outre-Mer. Un projet qui vise à installer cinq éoliennes en Guyane. Pour en parler, nous avons rencontré Sébastien Bourgeois, responsable développement de la société Cr’Eole.

 Comment avez-vous eu l’idée du projet ?

En 2004, lors d’un déplacement dans l’Hexagone, Michel Collery (Gérant de la société Cr’Eole) a vu pour la première fois une éolienne tourner et de retour en Guyane, il a commencé à s’intéresser à la possibilité d’installer des éoliennes. Depuis 2006, je travaille pour la société Cr’Eole au développement du premier parc éolien de Guyane.

Huit ans pour monter ce projet ?

Effectivement huit ans pour cinq éoliennes. En fait, chaque année apparaît une nouvelle contrainte réglementaire. En 2006 il fallait un permis de construire, une étude d’impacts sur l’environnement et une enquête publique pour pouvoir réaliser un parc éolien. Ensuite il y a eu la mise en place des zones de développement éolien (ZDE) puis la loi grenelle de l’environnement a imposé un minimum de 5 éoliennes par parc et le classement de ces installations dans le régime des ICPE (Installations Classées en Protection de l’Environnement). Et aujourd’hui, il y a la consultation publique du Schéma Régional Eolien qui s’inscrit dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie de Guyane. Toutes ces étapes ont conduit à allonger les délais de développement du projet et augmenter les coûts associés. Nous avons investi 800 000 euros jusqu’à aujourd’hui.

Comment se fera la production ? Quelle sera la production et pour combien d’habitants ?

Les installations devront être équipées de dispositifs de stockage d’énergie électrique et de prévision de production. Il y a 5 éoliennes de 150m de haut de 1,8 MW de puissance unitaire, soit au total 9MW. La production attendue du parc éolien est de 20 millions de kWh par an, cela représente l’équivalent de la consommation électrique de 15 000 personnes. La production sera vendue à EDF pendant 20 ans à un tarif de 18 centimes le kWh. Ce tarif est inférieur au coût de production de l’électricité issue des moyens conventionnels existants en Guyane. Ainsi, en plus de l’intérêt environnemental, il y a un intérêt économique à développer cette filière.

Quand avez-vous prévu l’installation du parc ? Quel est son coût ?

Le chantier est prévu en 2013 sur la savane de Matiti. Nous comptons sur le soutien des institutionnels locaux pour finaliser le plan de financement du projet. En effet l’investissement total de ce projet est de 35 M€ dont la moitié sera injectée dans l’économie locale.

 Propos recueillis par Katia Leï-Sam – GUYAWEB.COM