Sylvain Guzzo est associé en charge du secteur commercial des rhums Karukéra, une marque qu’il a relancée avec pour objectif principal de placer ses produits sur le chemin de l’excellence. Présentation.  

Pour commencer, pouvez-vous nous présenter brièvement les rhums Karukéra ?

Ils sont élaborés à partir des cannes à sucre fraîchement coupées provenant exclusivement des 70 hectares du Domaine du Marquisat Sainte-Marie, situé à Capesterre Belle-Eau, un terroir exceptionnel qui surplombe la mer des Caraïbes.
Issus de la distillation du pur jus de canne, ils sont ensuite mis en vieillissement dans nos chais (entrepôt de stockage des fûts, ndlr) de Sainte-Marie durant de longues années, traditionnellement en fûts ayant contenu autrefois du Bourbon – chêne américain, et du Cognac – chêne français, lui conférant ainsi ce caractère unique, aux saveurs complexes.
En 2012 comme 2010 et 2011, les rhums vieux Karukera ont été récompensés au Concours Général Agricole de Paris.
Ces distinctions viennent saluer le haut niveau d’exigence et l’attention apportée par notre Maître de Chais dans l’élaboration des grands rhums vieux de la Guadeloupe.

 

Justement, quels sont les atouts du rhum sur le marché international ?

Le rhum des Antilles Françaises est une exception car il est unique de par son procédé de fabrication.
Malgré un manque de notoriété à l’export face à nos homologues du Cognac et du Whisky, les rhums de dégustation disposent aujourd’hui d’un potentiel d’attractivité “Made in France sous les tropiques” qui permet à des niveaux de prix élevés de mettre en valeur le caractère exceptionnel de nos produits auprès des consommateurs à la recherche de nouvelles sensations.
La réussite à l’export du rhum des Antilles Françaises passera par des efforts collectifs de l’inter-profession.

 

Quelle est la stratégie de développement des rhums Karukéra sur le grand export ?

Au regard de cette production limitée pour des produits d’exception, soutenue par une politique de prix ambitieuse, nous privilégions des distributeurs spécialisés dans l’approvisionnement du réseau sélectif (épiceries fines et caves) et du marché hors taxe (duty free).
Dans un contexte économique qui s’améliore, le développement de nos ventes est bien orienté depuis le début de l’année.
Nous concentrons l’ensemble de nos efforts commerciaux et investissements sur la catégorie de nos rhums vieux. Les résultats encourageants témoignent de la pertinence de cette stratégie de développement.Nous sommes aujourd’hui diffusés dans plus de dix-huit pays en Europe.

 

Quelles démarches marketing avez-vous entreprises ?

Notre priorité, c’est de faire comprendre aux consommateurs qu’il existe des différences entre les rhums. Nous misons donc sur cette différenciation et sur un positionnement haut de gamme en mettant en avant notre indication géographique et notre durée de vieillissement qui détermine la qualité. Pour soigner notre profil Premium, la marque Karukéra édite des séries limitées à quelques centaines d’exemplaires.

 

Et pour le rhum blanc ?

On constate malheureusement que le rhum blanc agricole des Antilles françaises est trop aromatique, ce qui peut parfois, paradoxalement, desservir son image.D’où l’idée de produire un rhum à 40% spécialement élaboré pour les cocktails de manière à s’adapter aux nouvelles tendances et nouveaux modes de consommation à base de rhum.