Urgent : recherche pétrole au large de la Guyane

 

Alors qu’une deuxième phase de forage devrait avoir lieu en juin prochain, Shell, nouvel opérateur du permis “Guyane Maritime”, a présenté la feuille de route d’un projet qui pourrait générer des retombées exceptionnelles pour la Guyane.

Petit retour en arrière. Le 9 septembre 2011, Tullow Oil, opérateur du consortium “Guyane Maritime” de 2006 à 2011, annonçait la découverte de pétrole à 150 km des côtes de la Guyane lors d’une campagne d’exploration menée sur une zone d’environ 24.000 km2. La nouvelle suscite évidemment l’intérêt de tous, à Paris comme à Cayenne, et quatre mois plus tard, en janvier 2012, le permis autorisant l’exploration pétrolière au large de la Guyane est prolongé de cinq ans, soit jusqu’en 2016. L’arrêté du 22 décembre 2011 du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie prévoit également d’accorder la mutation du permis au profit des sociétés Shell Exploration & Production France, Hardman Petroleum France et Total E&P Guyane Françaises. Et le 1er février, c’est Shell Exploration & Production France qui devient l’opérateur du permis “Guyane Maritime”.

Présent en Guyane à la fin du mois de mars dernier, le Président de Shell Exploration & Production France, Patrick Roméo, a ainsi dévoilé la nouvelle feuille de route du consortium. Parce que si la présence de brut ne fait plus aucun doute, le volume total d’hydrocarbures reste cependant incertain.

Shell va donc réaliser jusqu’à quatre forages à partir de juin prochain pour caractériser la quantité d’hydrocarbures découverts par le premier forage et explorer un réservoir voisin détecté lors de la première campagne sismique. Les prochains forages seront assurés par un navire de forage à positionnement dynamique, le Stena ICE Max qui est l’un des navires de sa catégorie parmi les plus modernes au monde : positionnement dynamique, ce qui signifie que le bateau peut rester au même endroit sans avoir besoin d’ancres, deux obturateurs de puits qui offrent une double barrière de protection contre les surpressions, deux systèmes de forage indépendants pour réduire la durée des opérations, etc. Le tout épaulé par un navire de soutien pour les interventions de première urgence et de trois navires d’assistance dont un rapide pour les liaisons avec la terre. Le but de ces nouvelles opérations au large de la Guyane sera avant tout de confirmer la viabilité économique du projet. Si les résultats sont positifs, elles pourraient rapidement être suivies d’une phase de production.

 

Et qui dit phase de production dit bien évidemment opportunités de développement à court terme pour la Guyane : lancement d’appels d’offres ouverts aux entreprises locales (principalement aviation et logistique), perspectives de développement sur le port de Cayenne puisque Shell y exploitera 2000 m2 à des fins de stockage créant ainsi de l’emploi et des revenus, création directe et indirecte d’emplois par des prestataires et tierces parties… Sans compter aussi sur des retombées à plus long terme notamment en ce qui concerne l’identification des besoins de compétences et des capacités locales de formation, la collaboration avec les institutions pour mettre en place des formations répondant aux besoins de l’industrie, des objectifs d’emploi local à définir avec l’ensemble des parties prenantes… De quoi entretenir les rêves les plus fous pendant encore quelques mois.

 

Les partenaires du consortium

– Shell Exploration & Production France SAS (45%), opérateur de “Guyane Maritime”

– Hardman Petroleum France SAS, filiale de Tullow Oil (27.5%)

– Total E&P Guyane Françaises SA (25%)

– NorthPet (2.5%), entreprise codétenue par Northern Petroleum et Wessex Exploration