À la veille de fêter ses soixante ans, le RSMA continue d’affiner sa mission en prise avec trois réalités, celle du territoire, celle des entreprises et celle des jeunes. – Photo Jean-Albert Coopmann

Première rentrée en Martinique pour le lieutenant-colonel Arnaud Cherbonnel. L’homme est depuis le 25 juin 2020 le chef de corps du RSMA. C’est la troisième fois qu’il s’engage en Outre-mer dans une mission de Service Militaire Adapté.

Après la Réunion en 2004, la Guyane en 2016, il rejoint le camp de Basse Gondeau, animé par l’ambition d’apporter « tout ce qui a pu manquer à ces jeunes pour qu’ils trouvent leur place et saisissent leur chance ». Rencontre. 

Tous les stagiaires ont repris

Fin août, le confinement est déjà loin derrière, l’opération Résilience est terminée et le camp a retrouvé son rythme. Tous les stagiaires ont repris, 80 % des enseignements se tiennent en présentiel et les recrutements se poursuivent avec une quarantaine de jeunes en juin, en juillet puis en août.

Le recrutement c’est le point clé du régiment de Martinique.

Pour maintenir cette attractivité, le chef de corps souhaite à la fois démystifier la vie quotidienne sur le camp « que tout le monde connaît mais que beaucoup se représentent mal », et continuer à faire évoluer les formations dispensées.

Les formations du RSMA
La section transports routiers et magasiniers du RSMA Martinique
Focus sur le pôle Transport, Maintenance et Logistique du RSMA 
Pôle BTP du RSMA : dépassement de soi et débouchés 
Le pôle Tourisme Hôtellerie Restauration du RSMA

Formation « chef d’équipe »

Rendez-vous annuel, le conseil de perfectionnement de juin a permis d’identifier une problématique de « petit encadrement ». « Les jeunes ont beau être bien formés, on s’aperçoit qu’il manque parfois des chefs d’équipe capables de gérer un petit groupe, organiser une partie de chantier ou le suivi des interventions », constate le chef de corps.

Le détail d’une formation complémentaire, transversale, est ainsi à l’étude avec la fédération du BTP, le MEDEF et d’autres partenaires, dont la grande distribution.

« Nous souhaitons dès cette année mettre en place un stage ouvert aux lycéens en voie de décrochage plus ou moins avancé. »

Ces deux à trois mois au RSMA viseront à les remobiliser pour poursuivre au lycée, leur faire découvrir des métiers et si besoin leur ouvrir la perspective de la formation au RSMA plus tard.

100% ou 0%

Le SMA n’est pas une spécialité militaire comme les autres. « C’est une mission qui nous mobilise dans la durée, sur deux ou trois ans au lieu de quelques mois comme une opération classique, rappelle le chef de corps. »

« C’est aussi un domaine où il n’y a pas d’entraînement préalable. On est directement dans le vif du sujet : faire réussir le jeune qui nous fait confiance, indépendamment des barrières, des acquis, des envies, des difficultés et même des crises sanitaires ! »

« On travaille sur l’avenir, sur les forces vives du territoire. On ne peut pas essayer mais seulement réussir ; c’est ce qui donne un sens tout particulier à notre action. »

Le spécialiste des systèmes de commandement sur un terrain d’opérations donné y voit un challenge en tant que militaire et en tant que citoyen, capable d’apporter ce qui manque à des gens qui n’ont pas toutes les cartes en main pour décider de leur vie.

« Chaque jour, en toute circonstance, on travaille sur l’avenir, c’est une responsabilité considérable et c’est passionnant. »

RSMA Martinique
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