Olivier Gomila est heureux de présenter aux lecteurs du Guyamag les projets de développement d’une société 100% guyanaise, bien décidée à asseoir son leadership sur le marché du nettoyage industriel et bientôt sur celui des déchets.

Voici trente ans que Guyanet existe, mais sans doute n’êtes-vous pas encore connus de tous : quelles sont vos activités auprès des guyanais?

Nous sommes une entreprise spécialisée dans le nettoyage industriel et, pour le moment, dans la collecte des déchets ménagers et assimilés (déchets verts et/ou industriels, ordures ménagères etc.) Le cœur historique de la société reste le nettoyage industriel qui représente environ 80% de notre activité, et la collecte des déchets en représente 20%.

 

Combien de personnes employez-vous ?

Près de 300 personnes sur toute la Guyane ! Sur l’île de Cayenne, Kourou, Sinnamary, Saint-Laurent, Saint-Georges, et depuis peu Maripasoula. Guyanet est la plus grosse entreprise privée à capitaux endogènes de la Guyane. C’est une société trentenaire fondée par deux chefs d’entreprises guyanais dans les années 80, que j’ai acquise en deux temps, auprès du dernier propriétaire en 2010 et 2012. Nous étions alors dans une situation économique très difficile, aussi ai-je décidé, en accord avec les autres actionnaires de l’époque et les cadres clés (le top-management), de mettre en place un plan de redressement et de développement qui commence désormais à porter ses fruits.

 

De quel plan s’agit-il ?

Comme toute société de plus de trente ans, il était primordial de la restructurer en profondeur, de la moderniser afin de permettre l’émergence d’une nouvelle culture d’entreprise. La Guyane actuelle n’est plus la même qu’au début des années 80. C’est l’axe fort de ce projet de reprise : sur le plan humain, cela a consisté à redéfinir un mode d’organisation reposant sur des fonctions et des postes, combiné à une rénovation du siège social pour donner un environnement de travail stimulant aux équipes. Et sur le plan stratégique, il convenait d’établir une vision à long terme amazonienne reposant sur ce que j’aime appeler « les vertus cardinales de la croissance verte socialement responsable » ! (rires)

 

Tout un programme ! Qu’entendez-vous par là ?

Je distingue trois axes majeurs dans cette idée. Concernant d’abord l’activité de nettoyage qui nous occupe à 80%, nous migrons toutes les techniques de nettoyage vers des solutions écologiques : déploiement de prestation 100% respectueuses de l’environnement, produits éco-labelisés, formation du personnel à l’éco-citoyenneté et aux éco-gestes, innovations technologiques… Par exemple, nous innovons via la démocratisation de machines fonctionnant sans le moindre produit chimique grâce à une oxygénation de l’eau : le Centre Commercial de Montjoly 2, réputé pour son beau marbre brillant, est entièrement nettoyé sans un seul produit chimique polluant. Nous investissons, dorénavant, dans les modes de déplacement de l’entreprise : flotte de véhicules légers répondant aux meilleures normes de consommation de carburant et faible rejet de CO2.
Et pour la collecte des déchets, nos investissements en cours concernent deux camions les plus écologiques possibles, supérieurs à la norme
Euro 5.

 

Et les deux autres axes ?

Le second repose sur un processus d’amélioration continue de la qualité de l’entreprise et donc des prestations délivrées aux clients, via une certification ISO 9001 en cours. Enfin, le troisième réside dans la valorisation des hommes et de leurs potentiels via une  détection de talents, conjuguée à une participation des collaborateurs aux résultats de l’entreprise. Les cadres-clés se sont vus octroyer 10% du capital de la société pour être au même niveau que le dirigeant majoritaire que je représente, et d’ici la fin de l’année nous étendrons cet accès au capital aux membres du management intermédiaire, à hauteur de 1,5% du capital.

Enfin, pour tous les non actionnaires à ce stade, nous sommes en train de définir un système incitatif de retour sur investissement du travail sous forme de primes individuelles sur objectif, ainsi que d’intéressement et de participation aux bénéfices d’ensemble de l’entreprise.

L’idée directrice de nos projets est qu’en Guyane nous pouvons faire une multitude de choses, et cela de façon durable et noble, en raison de notre positionnement sur ce continent sud-américain porteur de nouvelles valeurs. Pour transformer la volonté et les potentiels, il faut s’organiser, se structurer, s’entourer, viser les standards internationaux, avec si possible ceux ayant un tropisme amazonien, afin de préparer notre avenir.

La Guyane est attractive maintenant pour les investisseurs. Ce qui n’était pas le cas par le passé. Elle est la porte d’entrée de l’Europe en Amérique du Sud, un des rares continents en croissance. Les jeunes guyanais, de naissance ou d’adoption, doivent s’approprier leur territoire et ses potentiels car ils représentent la relève pour les grands enjeux qui se dessinent concernant la structuration du territoire, de ses filières économiques nouvelles porteuses d’emploi et d’ouverture vers le monde.

 

Quelles sont les techniques nouvelles que vous inaugurez ?

Toute la gamme de produits écologiques qui sera diffusée, à compter du dernier trimestre 2012, sur l’ensemble de nos chantiers, les auto-laveuses sans produits chimiques, le nettoyage à la vapeur, qui n’est pas réellement une innovation puisque nous l’utilisions depuis longtemps mais c’est un procédé fiable qui a fait ses preuves, notamment dans les milieux hospitaliers et les zones sanitaires à fort fréquentation. En outre, d’ici la fin 2013, le contrôle qualité et la traçabilité des prestations seront entièrement informatisés pour un objectif « zéro papier ». Nous souhaitons rester les  précurseurs dans ce domaine auprès de la population guyanaise.

 

Quels sont vos objectifs à présent que Guyanet a retrouvé une stabilité économique ?

Nous souhaitons consolider notre rôle de leader du nettoyage en Guyane grâce à l’innovation, l’aventure en équipe, l’aspiration à la modernité et aux nouvelles technologies. Guyanet va nous servir de plateforme de développement et de build-up pour de nouvelles activités et des projets d’implantation dans de nouvelles zones géographiques : à ce sujet, notre projet phare consiste à envisager de nous établir à Macapa dans le nord du Brésil. Concernant notre activité de gestion des déchets, nous souhaitons nous orienter vers l’aval de la filière et prolonger notre activité actuelle de collecte vers l’ingénierie du tri, du traitement, de la valorisation et du recyclage. Pour cela, nous aurons besoin de nouvelles compétences, de nouvelles idées, de nouvelles équipes, de nouveaux leaders dans l’entreprise.

 

Votre identité guyanaise est importante à vos yeux ?

Plus que jamais ! C’est notre côté « gaulois » si je puis dire ! Plutôt que d’être absorbés par une grosse société extérieure, nous préférons devenir nous-mêmes cette grosse société. Guyanet est l’une des dernières entreprises endogènes au sens strict. Ce qui  n’est pas prêt de changer avec l’équipe dynamique qui est à sa tête maintenant, en quête d’aventures et de succès.

 

Guyanet
Nettoyage et collecte
58 Rue du Bois de fer
 ZI Cogneau Larivot
97351 MATOURY
Tel. 05 94 35 24 40
Fax. 05 94 35 29 33