Peintre, créatrice de bijoux, auteure, voix, lithothérapeute, photographe, vidéaste : être Shanon Barro, c'est être tout cela à la fois (Photo Jean-Albert Coopmann)
Nuage de douceur et boule d’énergie. Rêveuse pragmatique et fonceuse réfléchie. Introvertie pétillante et passionnée sereine. Être Shanon Barro, c’est véritablement être tout cela à la fois. – Texte Axelle Dorville
Pour comprendre la jeune artiste-entrepreneure, sans doute faut-il connaître ses proches, qu’elle évoque immédiatement lorsque nous l’invitons à se dévoiler. « Nous avons toujours dessiné chez moi, nous avons été sensibilisés à l’écriture, à l’art par nos parents. Nous avons constamment baigné dans un milieu où il y avait de la création, coûte que coûte. Pas simplement en tant que passion, mais aussi pour vivre. »
Ce nous, ce sont Shanon, sa sœur jumelle et son grand-frère. Son père et sa mère créateurs de bijoux, ses grands-mères couturière et professeure de langues. Et c’est de cet héritage qu’est née sa spiritualité et tout à la fois son art. Ce nous, c’est ce qui fait Shanon.
« La spiritualité infuse mon art, et l’art m’a permis de conscientiser cela. »
Multiples facettes
Cet appel aux racines constant, c’est à la fois sa base, son socle et sa rampe de lancement. « Mon background culturel, génétique, corporel, générationnel, c’est l’étude de tout cet ensemble qui constitue ma spiritualité et m’a permis de rejoindre qui je suis, de déterminer ce dont j’ai besoin, et ce que j’apporte au monde, de donner un sens à ma vie. C’est cela qui m’a permis de forger ma proposition artistique » nous explique la jeune femme aux multiples facettes, qui se découvre tour à tour par la peinture, la création bijoutière, l’écriture, la voix, la lithothérapie, la photographie et la vidéo, à la suite d’un parcours tout aussi pluriel, de la prépa littéraire à la fac d’arts plastiques, de l’école de cinéma à l’école de paysage.
« Mon background culturel, génétique, corporel, générationnel, c’est l’étude de tout cet ensemble qui constitue ma spiritualité et m’a permis de rejoindre qui je suis. C’est cela qui m’a permis de forger ma proposition artistique. »
« L’art, medium de sensibilité »
« L’art est un médium de sensibilité, à soi, à sa nature, à son environnement. J’ai très tôt perdu quelqu’un qui n’avait pu exprimer sa sensibilité, je ne peux me taire. » révèle-t-elle doucement, elle qui se dit et dit les autres, dans et par son art.
« Le verbe est une invitation à choisir au quotidien ce que tu vas exprimer, par la vitesse, l’intonation, les images. Une façon de trouver les mots justes pour décrire des émotions » explique Shanon, en s’accordant des pauses, et en pesant ses mots à chaque instant.
« L’art visuel me permet de mettre en scène, de restituer les lieux et les âmes, sans jugement. La lithothérapie m’aide à accompagner vers davantage d’émancipation et d’accomplissement », un vrai travail d’humilité et d’amour pour se connecter aux autres et à leur vérité, décrit-elle.
« L’entrepreneuriat par l’art est un moyen hyper courageux, honnête, violent, féroce, beau et noble de vivre sa vie en étant soi-même. »
Mission de vie
Si s’épanouir par l’art et vivre de son art a été un chemin semé de déceptions et de frustrations, adopter une attitude de cheffe d’entreprise et se faire accompagner par un agent a été une démarche réellement salvatrice pour Shanon qui encourage à concevoir un plan, à s’équiper des bons outils et à bien s’entourer pour se réaliser sur le marché artistique martiniquais, caribéen et a fortiori international.
« J’ai trouvé ma place, j’ai gagné en confiance en moi en adoptant une attitude d’entrepreneure » annonce Shanon, pour qui intégrer l’art dans le quotidien de la population et réconcilier les Martiniquais avec leurs racines et leur côté caribéen par le support artistique est une véritable mission de vie. « J’aimerais également beaucoup pouvoir collaborer avec des chefs d’entreprise pour mettre l’art au service de leurs équipes, de leurs créations et de leurs produits… » nous glisse-t-elle.
« J’ai trouvé ma place, j’ai gagné en confiance en moi en adoptant une attitude d’entrepreneure. »
À lire également | Retrouvez tous les portraits de notre Hors-Série “Elles font la Martinique”