Le dialogue, la clé de l’innovation sociale selon Aract-Itt 

Aract-Itt Martinique. Faciliter le dialogue social en Martinique grâce aux démarches co-construites. – Texte Anne-Sophie Malot

L’entraide, la solidarité, la reconnaissance, la tolérance, l’ouverture, le respect ou encore l’égalité, autant de valeurs qui prennent tout leur sens quand on place la notion du vivre ensemble au cœur de la politique des entreprises.

L’association régionale pour l’amélioration des conditions de travail – Institut Territorial du Travail de Martinique (Aract-itt) accompagne les petites et moyennes entreprises pour améliorer leurs conditions de travail et entretenir un dialogue efficient. Rencontre avec Eric Nouvel, Directeur de l’Aract-itt Martinique et délégué régional de l’Anact.

Très active au niveau social sur le territoire depuis 20 ans, quelle est l’histoire de l’Aract-itt Martinique ?

Eric Nouvel, Directeur de l’Aract-itt Martinique et délégué régional de l’Anact : L’Aract de Martinique a été créée en 2001, à la suite des violents conflits sociaux de la fin des années 90, et de la session territoriale de 2000. La volonté des organisations patronales et syndicales martiniquaises de créer un espace unique sur le travail et le dialogue social a conduit en mai 2016 à l’évolution en « Aract – Institut Territorial du Travail » de Martinique. Gérée par un conseil d’administration paritaire, l’association fait partie du réseau Anact (agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail)-Aract.

En tant qu’association paritaire, notre rôle est d’impulser et de coordonner les actions régionales en matière d’amélioration des conditions de travail. Ce n’est un secret pour personne, le secteur associatif est un laboratoire d’innovations sociales ! Par notre proximité et notre connaissance approfondie du monde du travail et des entreprises de notre territoire, nous détectons les besoins sociaux existants peu ou mal satisfaits ainsi que les nouveaux, et apportons des réponses à travers une démarche d’expérimentation et de modélisation des solutions proposées.

« Nous détectons les besoins sociaux existants peu ou mal satisfaits ainsi que les nouveaux, et apportons des réponses à travers une démarche d’expérimentation et de modélisation des solutions proposées. »

L’amélioration des conditions de travail passe notamment par la mise en place de démarches de co-construction. Justement, en quoi est-ce complémentaire d’un dialogue social de qualité ?

Rappelons que la performance des entreprises passe par une bonne qualité de vie au travail. Pour faire avancer au mieux notre société, il est essentiel de poursuivre le processus de modernisation des rapports entre syndicats de salariés et employeurs. Pour y parvenir, nous déployons des démarches participatives, indispensable pour développer la notion du bien vivre ensemble. Elles génèrent une approche dynamique et respectueuse des personnes où chacun à la possibilité de s’exprimer librement et sans jugement. Il s’agit d’être tolérant, d’accepter les différences, de confronter les façons de faire et les opinions, sans jugement ni mépris, dans le respect, la compréhension et l’ouverture d’esprit. Les salariés et leurs représentants deviennent alors acteurs du changement et (re)trouvent leur place plus aisément au sein des entreprises.

Notre principale mission est donc celle d’être facilitateur pour que les partenaires sociaux, dans l’entreprise comme sur le territoire, co-construisent ensemble, la Martinique d’aujourd’hui mais également celle de demain.

Dernièrement, l’Aract-Itt Martinique s’est mobilisée auprès des structures du secteur privé relevant de l’obligation vaccinale. Comment êtes-vous intervenu ?

Depuis le début de la crise sanitaire, nous faisons en sorte que les personnes coopèrent ensemble pour construire leurs solutions. Vis-à-vis de l’obligation vaccinale, nous avons animé plusieurs groupes de travail depuis octobre 2021. L’objectif visait à co-construire des propositions de solutions pour l’adaptation des modalités d’application de cette obligation vaccinale sur notre territoire à destination des décideurs. Aujourd’hui, notre intervention se poursuit par exemple par l’aide à la mise en place de groupes collectifs de paroles et de soutien psychologique pour les personnes qui le souhaitent.