C’est au cours d’une discussion entre copines que naît le concept « An tout sos ».Végétariennes, adeptes de phytothérapie, Kareen Fleming, pro de la com’, et Rajah Michelle, consultante en animation du territoire, décident d’organiser des manifestations en l’honneur des produits locaux. Depuis que « la sos a pris », leur combat continue.

 

Comment se porte le bio aux Antilles ?
Kareen Fleeming : Nous travaillons avec un certain nombre de producteurs qui, s’ils ne sont pas certifiés bio, ont des techniques de production fermières en utilisant le moins possible d’intrans chimiques.

 

Comment faire pour être certifié bio ?
C’est un dossier assez épineux car il faut au préalable répondre à un cahier des charges très précis. Comme beaucoup de législations, les normes sont établies sur des critères européens qui ne sont pas toujours adaptés aux problématiques caribéennes, comme le chancre de la patate douce ou le charançon. Il est très difficile d’obtenir des dérogations et les groupements de producteurs luttent en ce sens. Ils se sont d’ailleurs transformés en « Groupement des agriculteurs éco-bio », car ils n’appliquent pas le cahier des charges à la lettre.

 

Quel est l’origine de l’association « An tout sos » ?
En 2006, nous avons voulu valoriser les produits locaux par rapport aux produits manufacturés ou importés. Que subissent les produits importés comme les pommes, les poires, le raisin, les fraises… avant d’arriver dans nos assiettes ? Il fallait donc se réapproprier les fruits et légumes locaux qui ont de grandes propriétés nutritives et thérapeutiques. La meilleure façon de se nourrir est de consommer des produits qui poussent autour de nous. C’est aussi une démarche écologique qui génère une protection de l’environnement (peu ou pas d’emballages.)

 

Manger bio est-il réservé aux CSP + ?
Il est vrai que cela demande des sacrifices. Les tarifs ne sont pas assez démocratisés, mais c’est aussi une question de choix.

 

Consommer bio, d’accord. Mais qu’en pense la population ?
De plus en plus de monde s’intéresse au bio car les gens sont soucieux de leur mode alimentaire. Manger bio peut préserver des troubles actuels, comme le diabète, l’hyper-tension et les maladies cardio-vasculaires. Mais au-delà des problèmes génétiques et alimentaires, il y a également le stress. Il faut en fait adopter un mode de vie bio, au travail, en famille, partout.

 

Quels seraient vos vœux pour 2013 ?
Nous aimerions que l’action écologique puisse gagner du terrain. En consommant simplement, l’Homme doit savoir qu’avant de vouloir sauver la planète, il doit d’abord sauver sa peau !