Dans un climat ambiant pas du tout favorable à la communication décomplexée des banques, la BRED, par la voix de Thierry Charras-Gillot, son Directeur Régional BRED Martinique-Guyane, nous livre tout. Tout de l’histoire de la banque, de son engagement sur le territoire, mais aussi de ses performances et du climat du marché. 

 

Capture d’écran 2013-09-10 à 17.24.14KARUMAG / MADINMAG : La BRED est aujourd’hui un acteur bien ancré en Outre-mer. Cela a-t-il toujours été le cas ?

Thierry Charras-Gillot : L’implantation de la BRED aux Antilles est récente. Nous sommes arrivés en 1985 en Guadeloupe, où nous nous sommes rapidement développés.

En 1989, nous avons ouvert une 1ère agence en Martinique (à Fort-de-France, face à la Cathédrale), puis d’autres progressivement, avant d’avoir, 10 ans plus tard, l’opportunité de réaliser une opération de croissance externe d’envergure avec le rachat du Crédit Martiniquais.

Cela a été une étape-clé de notre développement, où nous avons multiplié la taille de notre présence par 10. Nous avons ensuite continué à progresser par croissance interne et externe, en rachetant, par exemple, les filiales bancaires locales de l’AFD (l’Agence française de développement).

L’Outre-mer représente 40% de l’activité commerciale de la banque en France. Cela s’est fait par choix, par une volonté forte d’intégration au tissu économique local.

 

 

L’intégration de service avec la CASDEN, la banque de crédit du monde de l’éducation, de la recherche et de la culture, dont le champ de compétence est aujourd’hui étendu à l’ensemble de la fonction publique, explique notre développement initial rapide. Nous faisons partie du même groupe des Banques Populaires.

Mais notre force a été aussi de se développer rapidement sur d’autres segments, pour être la banque n°3 sur les particuliers aujourd’hui, mais surtout la numéro 1 sur les entreprises et l’une des plus actives sur les associations. Nous avons une offre complète sur chaque marché, de la banque privée aux offres jeunes. Nous déclinons tous les services présents en métropole. La BRED est une banque complètement intégrée et nos clients apprécient la continuité de service entre nos territoires. “RésoPlus” est, par exemple, l’agence dédiée à nos clients Outre-mer située à Paris. Les migrants et étudiants l’apprécient particulièrement.

Et j’aime aussi à croire que les valeurs mutualistes que nous défendons au sein des Banques populaires expliquent la très bonne image que nous avons sur nos marchés.

 

Qu’a représenté, pour votre groupe, le rachat du Crédit Martiniquais ?

Il y a eu un peu d’Histoire dans cela. Imaginez une banque comptant 30 personnes, rachetant une banque majeure de plus de 300 salariés. Cela a été une opportunité majeure de croître rapidement, de développer et d’étendre nos valeurs et notre vision. Mais cela a aussi été un défi, technique et humain, de la bascule informatique finalisée en 2000, à l’intégration des équipes réalisée sans heurts, grâce à une culture fédératrice mettant en avant la valeur des hommes.

 

Comment pourrait-on définir cette culture d’entreprise de la BRED ?

Inclusive. Au niveau client, nous sommes la banque qui donne envie à tous d’agir.

En interne, nous travaillons beaucoup sur l’intégration des nouveaux et donnons des responsabilités rapidement. Nous attirons beaucoup les jeunes, encore une fois par volonté.

Nous misons beaucoup sur l’alternance, avec, en ce moment, 13 alternants chez nous. Au final, ce sont plus de 60 nouveaux CDI qui ont été créés récemment.

Nous affirmons aussi notre place dans la cité, en soutenant de nombreuses initiatives associatives, sportives et culturelles. J’aime personnellement beaucoup notre engagement auprès de l’Internat de la réussite, où nous aidons des jeunes Martiniquais d’origine modeste à préparer les concours aux grandes écoles.

Nous recevons 5 à 6 demandes par jour pour intégrer nos équipes. Et beaucoup de jeunes ayant des comptes à la BRED. Je pense que c’est le résultat de cette culture.

 

Le “credit crunch” est-il une réalité locale ? Votre banque prête-t-elle moins aux entreprises face à la crise ?  

Jusqu’à 2012, les encours de crédit et les nouveaux crédits ont progressé chez nous. La croissance s’est ralentie ces dernières années et il est possible que l’on constate un recul pour la première fois en 2013. Cela est certes dû à la crise, mais pas de la façon dont on se l’imagine. Nos clients éprouvent des difficultés commerciales, ils souffrent d’un manque d’activité, donc ils investissent moins et font moins appel au crédit. Les risques sont aussi plus grands.

Nous n’avons pas changé nos critères de sélection. Nous appelons, au contraire, par la relance de l’activité, à l’augmentation de notre volume de crédit, impactant positivement notre produit bancaire.

Même si la tendance est moins forte ces dernières années, celui-ci continue de progresser. Cela est dû à notre dynamisme commercial et notre volonté quotidienne d’apporter toujours de plus de valeur à tous nos clients, particuliers comme entreprises. Nous n’avons aucun intérêt à fermer des opportunités de financement à nos clients.  Nous essayons, au contraire, d’être le partenaire de leur développement.