Il signe de son nom d’artiste Stan, Non comme l’essence
Mais comme le doigté magique Il avance à son rythme
Ne court pas après les titres Peintre de la Guadeloupe
Il la peint fantasmagorique
Y a fait ses débuts
Et poursuit l’esquisse D’une présence sacrée.

Stan affirme son style pictural au début des années 1990 et prend conscience d’une destinée d’artiste. Quand il peint, son univers se libère, des événements positifs se produisent… l’évidence s’impose. Il vit la peinture comme une expérience hors du temps, une création libératrice qui reste néanmoins ancrée dans des préoccupations quotidiennes.

Il privilégie le travail en atelier. Il est exposé dès l’âge de 19 ans dans un lieu rêvé : le Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pitre. Ce rêve est désormais profondément ancré en lui et comme il le pense, il le dit : « En art, il faut faire les bons choix. Ce que vous faites, fait ce que vous êtes. »

Il envisage d’ailleurs la peinture comme un art en constante progression, à l’image de la vie. Et si la ‘‘route du blues’’ a été créée en 1992, pendant ses années lycée, la ‘‘Vénus aux Amanites’’, intégrée aux collections permanentes du musée Schoelcher au début de l’année 2013, pourrait être à l’image d’un parcours de vie.

Son parcours a pu être, directement ou indirectement, influencé par plusieurs artistes. Des artistes guadeloupéens tels que Michel Rovelas, avec son travail de la matière, ou Antoine Nabajoth rencontré alors qu’il avait 18 ans, ont pu jouer un rôle dans la construction du propos artistique de Stan.

Plus tard, une rencontre avec Nankin tiendra dans sa vie une place déterminante : « Il est une figure emblématique, un des grands défenseurs de l’enfance guadeloupéenne et de la transmission de la culture et des valeurs créoles. J’ai beaucoup de respect pour lui. Il m’a beaucoup appris, peut-être le plus important. ». Il poursuit en évoquant l’influence de Edouard Manet, de cette incroyable façon de penser. Des rencontres qui pourraient apparaître comme autant d’indices pour déchiffrer la peinture de Stan, une peinture à codes, une peinture complexe à la beauté souvent trompeuse.

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Capture d’écran 2013-10-08 à 23.25.37La couleur façonne profondément l’oeuvre comme une forme de vocabulaire qui porte en elle une charge identitaire et culturelle, permettant sans mal d’identifier la provenance caribéenne de ses oeuvres au-delà des frontières guadeloupéennes. Preuve s’il en est que la couleur devient alchimie créatrice permettant à chacun de trouver une vérité possible. Il nous confie qu’il apprécie particulièrement les rencontres discrètes avec les personnes qui s’intéressent aux oeuvres et les transforment alors, en pans de vie, en charmes ravivés ou instances créatrices, des choses souvent personnelles et intimes. Les limites de l’esprit seraient les uniques entraves à l’invention d’une propre réalité face à l’oeuvre avec la force de l’instant.

Réalisations de l’artiste : l’année 2013 a marqué la troisième édition de l’opération Carte Blanche : ses oeuvres ont rejoint les collections permanentes du musée Schoelcher avec le soutien du Conseil Général. Ces projets d’exposition sont synonymes de joies et de rencontres, mais l’ar tiste signe son ambivalence en avouant aimer, aussi, l’idée d’être rare.

Le conseil de Stan aux jeunes artistes guadeloupéens : rester prudents et attentifs à leurs différents choix. Si les opportunités sont aussi une création, elles doivent rester encadrées car les premiers pas peuvent être laborieux.

 

Stan Musquer
gwadastan@gmail.com
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