“Le Prix Inter-Entreprises du Manager est devenu une véritable institution aux Antilles-Guyane”
Le journalisme mène à tout… à condition d’y rester. En plus de 30 années d’immersion patiente et passionnée dans l’univers des médias et de l’édition, elle aura fait montre d’une implication sans faille dans la défense et illustration des savoir-faire économiques et des initiatives entrepreneuriales aux Antilles-Guyane. Entretien avec Francette Rosamont, l’initiatrice fervente – entre autres réalisations ! – d’une récompense fédératrice : le Prix Inter-Entreprises du Manager Antilles-Guyane.
“Journaliste professionnelle depuis 1981, j’ai commencé par expérimenter les divers métiers de la presse économique parisienne (rédactrice, secrétaire de rédaction, responsable de service fabrication…) dans divers journaux spécialisés : ceux du groupe CEP Communication (L’Echo touristique, Néo Restauration Magazine), au quotidien les Echos, ou à La Vie des Métiers… Mais, en dépit de cette exaltante immersion dans l’univers très riche, au plan national, des entreprises du tourisme, de l’artisanat ou de la restauration, j’ai organisé, en 1996, mon retour dans ma Région Caraïbes de prédilection en assurant, pour CEP Communication, des reportages aux Antilles et en Guyane.”
KARUMAG : La suite logique de cette longue expérience en presse économique a donc naturellement consisté à lancer votre propre magazine, Inter-Entreprises, en prévoyant, dès l’origine, sa diffusion sur les trois départements ?
Francette Rosamont : J’avais en effet, avant même le lancement du magazine – intervenu en 1998 – l’intuition, la conviction même, que la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane connaissaient des problématiques économiques communes : étroitesse de marché, adaptation des règles administratives, juridiques et fiscales à nos particularités singulières, éloignement pénalisant des centres de décision nationaux, etc. Le lancement de ce tout premier magazine économique régional ne pouvait donc se concevoir qu’en inter-régions, avec une diffusion conjointe dans ces trois départements d’Outre-mer.
Entre votre agence de presse économique et votre société d’édition, votre couverture des divers secteurs de nos économies inter-régionales s’est singulièrement étoffée, par la suite. Pour quel objectif principal ?
Nous avons, en effet, lancé – en 2005 – une plate-forme électronique <www.inter-entreprises.com> qui fournit quotidiennement de l’information économique sur les trois départements, naturellement. Et en 2008, notre Lettre confidentielle d’Inter-Entreprises, diffusée tous les 15 jours en ligne. A travers ces publications, mon objectif est de fluidifier, sous toutes leurs formes, les relations dans nos trois régions, pour permettre l’émergence de ce que j’appelle “la valeur ajoutée durable” au sein de nos économies ultra-périphériques.
L’une de vos initiatives phares en faveur de l’exposition médiatique des savoir-faire locaux, le désormais consacré “Prix Inter-Entreprises du Manager Antilles-Guyane”, s’inscrit donc dans cette recherche récurrente du faire-savoir, en matière d’excellence entrepreneuriale ?
Nous avons, en effet, décerné ce fameux Prix pour la première fois en décembre 2003. Il avait – il a toujours, dix ans après – comme préalable, un Prix du Manager dans chacun des départements : Guadeloupe, Martinique, Guyane. Un Prix qui est devenu, j’ose le dire, une véritable institution aux Antilles-Guyane. Je veux souligner que, depuis l’origine, nous sommes accompagnés par des experts des services de l’Etat qui participent avec beaucoup d’intérêt à la sélection des entreprises : l’Iédom pour la partie finance, la Direction du travail ou les Associations régionales pour l’amélioration des conditions de travail (Aract) pour la partie sociale, et l’Ademe et la Diren Deal pour la partie environnement. Créer de la valeur ajoutée durable, c’est en effet, à mes yeux, concilier ces trois dimensions, sociale, environnementale et financière, au sein des entreprises de nos régions qui font preuve de structuration (tenue de bilan annuel, animation des instances représentatives du personnel d’entreprise, préoccupation environnementale). Cette année, pour assurer leur mise en valeur, ce que j’appelle “la Semaine de la Fête de l’Entreprise aux Antilles-Guyane” se tiendra le 25 novembre en Guyane, le 27 en Martinique, et le 29 en Guadeloupe. La Guadeloupe où aura lieu également la finale, consacrant le vainqueur du 10e Prix Inter-Entreprises du Manager Antilles-Guyane. A ces différentes dates, vos lecteurs sont naturellement conviés.
Entretien
Daniel-Charles NELSON