Le Grand Sud de la Martinique est naturellement tourné vers la mer. Le Marin, par son port de plaisance, a établi au cours des décennies un leadership régional sur les activités nautiques. Éric Jean-Joseph, Directeur du Port de Plaisance du Marin, et Stéphany Croizet, Responsable d’exploitation immobilière, nous présentent une vision plus large et un projet ambitieux avec ses défis à venir. Ancrage dans le présent et le futur du Port de Plaisance du Marin.
MADINMAG : Quel grand chantier menez-vous actuellement au sein de la Marina du Marin ?
Stéphany Croizet : Le port de plaisance du Marin est réparti physiquement sur deux ensembles immobiliers, dont la nouvelle extension a été livrée il y a bientôt trois ans. C’est un outil fonctionnel, au service des professionnels et des plaisanciers, reconnu pour la qualité de son service.
Aujourd’hui, nous souhaitons aller plus loin, en positionnant le centre de la nouvelle extension comme un lieu de vie et de détente. En effet, nous voulons développer ce concept “entre terre et mer” qui offre à la fois un plateau technique aux plaisanciers, mais également un lieu de vie pour les touristes et les résidents qui pourront se détendre tout en trouvant de quoi se restaurer, se divertir, dans un cadre original. Notre objectif est que les résidents, aussi bien que les touristes, s’approprient ce lieu pour en faire, à terme, une attraction incontournable de l’île.
Pour ce faire, nous sommes en train de mettre en place une nouvelle stratégie de communication, qui passera notamment, par la création d’une identité visuelle pour la Marina et d’une meilleure signalétique. En parallèle, nous poursuivons notre développement commercial pour rendre le centre attractif et vivant, en poussant la dynamique de commercialisation vers un renforcement de l’offre de restauration et de services divers sur le centre. Nous souhaitons attirer des professionnels pour proposer une expérience originale et inédite à nos clients et visiteurs.
Au final, c’est une cinquantaine de commerces et restaurants entre 35 à 100m² repartis sur une surface de 5000m² que nous proposons à notre clientèle. Nous lui offrirons également un programme d’animations varié tout au long de l’année, en partenariat avec nos commerçants et l’office du tourisme du Marin sur des thématiques variées.
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Comment travaillez vous avec la Ville pour faire vivre votre vision de développement du territoire ?
Éric Jean-Joseph : Il faut rappeler que, depuis les lois de décentralisation de 1983, la compétence en matière d’aménagement de port de plaisance a été transférée à la Commune. C’est sur ces bases que la Ville du Marin a élaboré un programme d’aménagement et de développement des infrastructures portuaires, que sa situation géographique désigne comme un lieu privilégié d’accueil du tourisme nautique. La commune a accordé par convention, en 1991, une concession d’établissement et d’exploitation d’une durée de 25 ans à la SAEPP : c’est un partenariat public-privé. Dans la pratique, c’est une relation professionnelle avec l’autorité concédante et, plus précisément, avec son Office de tourisme quant à l’animation et à vie du port, ainsi qu’avec le Club nautique sur le plan sportif.
Physiquement, le Port tient une place de plus en plus significative dans l’ensemble urbain, de sorte qu’il apparaît indispensable d’en assurer l’intégration rationnelle et harmonieuse. À terme, l’objectif est d’en faire la grande base de tourisme nautique et commerciale du sud de la Caraïbe. Il a été ainsi retenu une stratégie de développement économique et social tournée vers son milieu naturel : la mer.
Face aux autres structures nautiques régionales et surtout aux offres de nos voisins caribéens, comment se positionne le Port du Marin ?
Éric Jean-Joseph : Aujourd’hui, le positionnement atteint est bien au-delà de celui qui était escompté. En effet, l’on peut constater que le Marin est devenu un port connu dans la Caraïbe, un lieu d’expression d’une véritable activité de tourisme de plaisance et une escale privilégiée dans la zone.
Le jeune secteur de la plaisance ouvre de nouvelles perspectives économiques pour la Martinique comme pour l’ensemble de la Caraïbe. Mais c’est en mutualisant nos moyens avec les autres structures avoisinantes – Trois Îlets, Fort-de-France et même Sainte-Lucie – que nous allons pourvoir réussir, car l’offre nautique doit être complémentaire pour fidéliser la clientèle.