Sur un marché du transport aérien éminemment concurrentiel dans le ciel des Caraïbes, la compagnie Air France, partenaire historique des insulaires antillo-guyanais depuis 65 ans, développe une stratégie résolument offensive pour garder, et surtout conforter sa position de leader, tant sur la desserte transatlantique qu’au niveau régional. L’éclairage de Christian Lahccen, le Directeur régional Guadeloupe et Nord Caraïbes d’Air France.

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“J’ai officiellement pris mon poste le 1er juillet 2013. J’ai en charge, à ce titre, une zone que je découvre avec l’intérêt que vous devinez : l’archipel guadeloupéen naturellement, mais aussi les îles de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, ainsi qu’Haïti. Mon immersion professionnelle a débuté en une période où régnait une très forte activité aérienne (vols supplémentaires et vols charter) sur le réseau régional, mais aussi une période de pointe pour le réseau transatlantique, depuis Orly. En pleine saison cyclonique de surcroît. Un “baptême” de nature à me mettre immédiatement dans le bain, si j’ose dire.”

L’implantation ancienne d’Air France aux Antilles-Guyane lui permet d’occuper une place un peu à part dans la mémoire des populations concernées. Comment assumez-vous cette position d’opérateur “historique” ?

Christian Lahccen : Très naturellement. Air France est, à cet égard, une compagnie emblématique. Elle a écrit de très belles pages de l’histoire de l’industrie aéronautique, ce dont les Français sont fiers, incontestablement. Mais je tiens à préciser

que, sans renier son passé, Air France est résolument tournée vers l’avenir. Sans nostalgie. Sans regretter un quelconque “bon vieux temps”. L’ensemble des collaborateurs de la délégation est à mes côtés pour mener une politique commerciale offensive. On reste, tout de même, la seule compagnie “globale”, sur le transatlantique. La seule à proposer l’accès à un réseau mondial à partir des territoires Haïti incluse ! que nous desservons.

Comment comptez-vous défendre vos “parts de marché” sur une zone aussi fortement concurrentielle ?

Nous sommes, en effet, dans un des coins du monde les plus concurrentiels au plan aérien, sans aucun doute. Quatre opérateurs pour une seule ligne ! Reste que, même depuis l’arrivée d’un quatrième opérateur positionné “low cost” (XL Airways, NDLR), les résultats en parts de marché sont toujours à l’avantage d’Air France. En additionnant nos résultats sur la desserte transatlantique et le réseau régional, nous occupons une position qu’on peut qualifier de leader. Mais ce qui m’intéresse – et c’est l’état d’esprit que je veux partager avec tous mes collaborateurs, c’est que nous gardions une vision de “challenger”. On ne se satisfait pas d’une quelconque rente de situation. Nous avons une posture d’expansion sur la zone. Dans le plan d’action commerciale de l’année 2014, un certain nombre d’initiatives sont d’ores et déjà programmées, qui répondront à ce besoin d’expansion. Dans le plan d’action commerciale de l’année 2014, un certain nombre d’initiatives sont d’ores et déjà programmées. Elles visent à répondre à ce besoin d’expansion mais aussi aux nouvelles attentes de nos clients a travers l’évolution de nos produits et services.

Votre plan d’expansion 2014 inclut-il le renforcement d’autres dessertes régionales, y compris l’ouverture vers d’autres îles anglophones des Caraïbes ?

Le réseau régional Caraïbes d’Air France permet déjà de relier Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Cayenne, Port-au-Prince (Haïti), Miami et Saint-Domingue. Avec ses moyens propres (deux Airbus A320 et des équipages dédiés à ce réseau), Air France

effectue plus de 30 vols par semaine. Et d’autres destinations telles que Punta Cana, La Havane, Montego Bay sont opérées en desserte saisonnière ou charter.

Mais la compagnie entend, dans un proche avenir, multiplier les accords avec les compagnies locales, régionales, sur ses dessertes. C’est déjà ce qu’elle a initié en 2012 avec la compagnie Air Antilles Express sur les axes Pointe-à-Pitre, Fort- de-France, Cayenne, et Pointe-à-Pitre – Saint-Domingue. Un partenariat récemment renforcé (en partage de codes, NDLR) qui élargit l’offre d’Air France dans la région, notamment entre Pointe-à-Pitre et Fort-de-France (avec 4 à 6 vols quotidiens désormais).

Des partenariats, en cours de finalisation, avec d’autres compagnies aériennes telles que Winnair, Insel Air, mais aussi Delta et GOL, pourraient permettre d’offrir à notre clientèle l’extension attendue de notre réseau Caraïbes, dans un proche avenir. Un avenir qui confirmera Air France dans son rôle d’opérateur majeur de la zone Caraïbes.