Le secteur de la forme, du sport et du bien-être fait partie de ces secteurs “trompe-la-crise”. Il représente près de 40 milliards d’euros au national. Soit plus que le secteur aéronautique ou celui du luxe ! Il se développe sur l’envie de chacun de vivre mieux. et cette envie est d’autant plus forte que la sinistrose est active. Les budgets vacances ou renouvellement auto sont dégraissés, les budgets bien-être sont maintenus. Un Français sur deux affirme dépenser directement pour son bien-être.
garder la pêche, la ligne et la “banane” sont des valeurs sûres pour les entrepreneurs. Quelles sont les spécificités locales ? 

 

Culture du sport

On associe souvent les Antilles et la Guyane à une culture du sport vivace. Les palmarès de nos champions sont éloquents, à l’échelle de nos territoires. Nos routes sont inondées de cyclistes et de joggeurs, le week-end venu. Le sport associatif est une tradition forte. Les grands évènements sportifs locaux et internationaux déclenchent une ferveur sans pareille.

Beaucoup y voient un héritage historique issu de la culture rurale. Mais tous s’accordent à dire que cette culture est menacée. Les modes de vie changent et subissent une américanisation galopante. Les maladies liées à la surcharge pondérale font de plus en plus de victimes. Le milieu médical s’organise pour répondre à ce phénomène sanitaire. Sa prévention passe par la forme et le sport. Au-delà de nos envies, de notre culture, c’est donc bien un sujet de santé publique auquel il faut répondre de manière pérenne.

 

Les nouvelles pratiques

Les salles de fitness font partie, depuis de nombreuses années, du paysage local de nos régions. Elles doivent faire face à une concurrence accrue et cherchent à se différencier et se renouveler sans cesse. Elles créent et lancent ainsi de nouvelles pratiques.

Les pratiques à succès, ces dernières années, ont toutes une particularité : vous faire oublier que vous faites du sport. Les deux plus populaires sont, sans conteste, la Zumba et l’Aquabiking.

La Zumba est cette franchise d’une société américaine, inventée par un professeur de sport colombien ayant rencontré deux entrepreneurs de Miami. Les trois hommes développent le concept depuis le début des années 2000. Il s’est répandu à travers toute la planète. L’idée est simple. Au lieu de faire du sport, vous faîtes la fête. On danse au rythme de musiques latines entraînantes sur les indications d’un professeur un peu “chauffeur de salle”. Effet garanti.

L’Aquabiking est aussi apparu récemment et de plus en plus de centres spécialisés voient le jour. Ce qui fait son succès ? L’élément aquatique adoucit l’effort et rend la pratique agréable. La musique et le dynamisme du vélo rendent les cours ludiques et conviviaux.

Ces deux pratiques séduisent particulièrement le public féminin.

 

Au rayon des tendances du moment, on peut citer aussi la pratique extérieure et la pratique intensive. Ainsi, les séances de “Bootcamp” ou “entraînements de l’extrême”, rencontrent une popularité grandissante. Elles se pratiquent sur la plage, à la forêt, etc. Elles permettent une reconquête de l’environnement local par la pratique sportive.

Il reste encore des sujets insuffisamment traités : le fort vieillissement de la population aux Antilles-Guyane devra entraîner le développement de pratiques sportives dédiées à un public de seniors.

 

Une opportunité économique

Harry Méphon, coach sportif et sociologue guadeloupéen, se fait lanceur d’idées. Et si cette culture sportive pouvait être porteuse de développement économique ? Il émet l’idée que si l’on considère le sport comme opportunité en tant que telle, et non plus comme élément servant un autre domaine (Tourisme, Aménagement du territoire, Loisirs…), on peut développer de véritables “success stories” et créer des emplois.

Et pourquoi pas une Zumba sous des rythmes de musique caribéenne, commercialisée dans le monde entier ? Pourquoi ne pas imaginer des franchises liées au sport et au bien-être créolisées et distribués déjà dans notre environnement régional ? à l’heure où les applications de coaching fleurissent sur nos terminaux mobiles, la révolution digitale ne pourrait-elle pas être catalysée sur ce secteur ?

Une chose est sûre : ce secteur a besoin de visibilité. La fédération des acteurs est une donnée clé. à l’heure où les “clusters” émergent dans les transports, les nouvelles technologies, l’agro-alimentaire, les services à la personne ou la pêche-pisciculture, les acteurs du secteur de la forme, du bien-être et du sport doivent se rassembler. Cela permet d’être visible et de peser sur les décisions impactant le développement du secteur. Mais c’est surtout le seul moyen de faire émerger des projets de structuration du secteur, permettant un développement pérenne.

A bon entendeur !

 

 

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