Myriam Louisy-Daniel est une jeune femme passionnée. Vétéran du fitness, elle porte sa pratique sportive au-delà du simple professionnalisme. Elle place la grandeur de sa mission au niveau de sa région.
Rencontre en forme de “coup de punch” à la face de nos problèmes sociaux. 

 

Capture d’écran 2014-01-22 à 21.27.59Quelle vision anime TopForm Studio ?

Myriam Louisy-Daniel : La pratique physique est une com- posante forte de la culture locale martiniquaise. Nos racines rura- les nous ont donné le goût de l’effort. J’y vois là les raisons des succès de nos athlètes sur le plan international. Mais force est de constater que, ces 20 dernières années, cette culture perdure mais va en diminuant. Nos professions changent, nos envies et nos motivations aussi. Au final, c’est un péril qui pèse sur la santé publique locale et impacte même l’économie. Problèmes de poids, mauvaise santé, effet sur le psychisme impactent di- rectement les performances économiques. On ne peut que faire le parallèle entre la forte activité sportive des Néozélandais, par exemple, et leurs performances économiques. La Martinique est en danger, sa population et son économie aussi.
La mission de TopForm Studio est de redonner le goût de l’effort aux Martiniquais. Nous allons à contre-courant des pratiques délitant l’importance de cette mission, de cette vision. Nous croy- ons aux bénéfices fondamentaux de l’effort, non seulement sur l’aspect physique, mais aussi sur la santé, la confiance en soi et même sur l’éducation. Une personne sportive est une personne qui va mieux se nourrir, va être plus performante et compétitive au travail, va donner une meilleure image d’elle à son entourage, va influencer positivement ses enfants. C’est toute la société qui y gagne.

 

TopForm Studio s’est construit sur la base de cette vision ?

J’ai commencé très jeune la pratique sportive. Dès 7 ans, dans la gymnastique artistique avant d’évoluer vers les sports collectifs à haut niveau : basket-ball et volley-ball. J’ai ensuite pu intégrer l’univers des salles de fitness, autant commercialement que sportivement. Après une expérience de 10 ans en France, j’ai voulu revenir contribuer au développement de mon île. L’image de ma grand-mère, “fanm doubout” quand je revenais chaque année, a contribué à motiver ce retour.
J’ai rencontré des difficultés pour trouver le financement bancaire adapté. J’ai dû aller au-delà des aprioris sur l’univers du fitness et de la remise en forme. Nous avons trouvé un partenaire avec qui nous avons une relation constructive et avons aussi pu compter sur l’aide de la Région Martinique, que nous remercions. Certains autres acteurs n’ont pas joué le jeu du pragmatisme économique… Une fois ces difficultés relevées, le reste s’est fait très naturellement. Nous nous sommes faits connaître suite à un évènement Zumba effectué sur le Malecòn. Il est arrivé à un très bon moment, au très bon endroit et nous avons bénéficié d’une grande couverture médiatique. Cela nous a permis de rapide- ment atteindre nos objectifs commerciaux.

TopForm Studio s’est construit aussi autour d’une équipe de professionnels. Ludovic Mizat et Thierry Sainte-Rose Meril, près de 15 ans d’expérience à eux deux, sont les piliers de notre organisation. Nous sommes une petite équipe et défendons des valeurs familiales et de proximité. Chez nous, pas de miroirs, par exemple ! C’est ce que nos clients apprécient et ils nous le font savoir ! Je repense avec émotion à l’un de nos clients, qui m’a avoué que nous avions ”changé sa vie”.

 

Capture d’écran 2014-01-22 à 21.27.52Quels sont vos projets ?

Nous allons continuer à progresser, à nous améliorer et nous développer. Mais nous voulons surtout poursuivre notre engage- ment pour l’intégration du sport dans toutes les couches de la société martiniquaise. C’est un engagement qui dépasse Top- Form Studio auquel nous participons. Le 17 janvier, nous organi- sons une grande conférence sur la nutrition et la valorisation des produits locaux. Nous allons affirmer notre rôle dans l’éducation et à la santé. Une personne sur 5 en Martinique meurt d’une ma- ladie cardio-vasculaire. Cela doit cesser. Nous voulons connecter toujours plus le milieu médical au milieu sportif. Cela passe par une prise de conscience globale. Nous lançons, à notre niveau, un grand mouvement pour ce début d’année : “Pas d’excuses !” Nous avons plus de cours que vous n’avez d’excuses pour vous lancer dans l’effort. Cette année, on y va !

 

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