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Loin des clichés dans lesquels la photographie caribéenne contemporaine est parfois maintenue, avec son chapelet d’images paradisiaques, Uprising Art vous propose une sélection audacieuse de photographes proposant un regard différent sur leurs pays et société. En se concentrant sur l’exploration des relations sociales, raciales, économiques ou politiques complexes qui existent dans la Caraïbe, ils redéfinissent cet espace à travers des fictions personnelles et collectives fragmentées, non linéaires.

La série «Caste Portraits» de Leah Gordon (Angleterre + Haïti) s’inspire d’un système de mesure de la couleur de peau en gradation du blanc au noir, développée à Haïti au 18e siècle par le colon Moreau de Saint-Méry. Elle présente ainsi neuf portraits symbolisant cette échelle de mesure raciste allant de «Noir» à «Blanc» en passant – entre autres, par «Marabou» ou «Sang Mêlé ».

D’une certaine façon, on peut retrouver cette remise en question des « étiquetages » dans la série «Birding» de Mark King (La Barbade) où il représente des femmes, habillées ou nues, comme des créatures exotiques, mises en cages telles des oiseaux empaillés dans un musée.

La question de la nudité et du corps est souvent abordée dans la photographie caribéenne contemporaine. Mirtho Linguet,«Mirto»(GuyaneFrançaise),danssesséries«Poupées Noires» et «Flora», explore et porte un regard critique sur l’idée de la représentation du corps noir, souvent perçu comme «exotique» dans l’imaginaire occidental.

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Pour Raquel Paiewonsky (Rép. Dominicaine) «le corps est un contenant». Elle-même l’aborde en le détournant et transformant, mêlant traits masculins ou féminins, unissant ces deux nudités, dans des mises en scène parfois violentes symboliquement. La jeune femme nous propose une plongée dans l’intime surprenante, évoquant une redéfinition des rôles de genre.

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Avec force contraste, le corps, encore, se retrouve dans les œuvres de René Peña (Cuba) – cette fois non comme support individuel neutre et souvent fragmenté, mais comme épitomé de la société, de ses mutations, des relations raciales et de genre. Adonis Flores (Cuba) se sert de la peau et du visage avec humour, les déguise et recouvre, abordant la thématique du militaire et de la violence dans sa série «Camuflajes».

Rejetant les stéréotypes qui pèsent sur la Caraïbe, notamment ceux véhiculés par l’image «d’îles tropicales», le travail de James Cooper (Bermudes) utilise un sens de l’humour décalé qui lui permet de porter un regard neuf sur sa réalité par des portraits uniques,mêlant casques sculpturaux et incorporation d’éléments naturels.

On s’imprègne de ces photographies, les mettant en parallèle avec nos expériences tant ces clichés défient les frontières et nous renvoient à qui nous sommes. L’expérience visuelle ne s’arrête pas là : en questionnant les schémas de représentation que nous avons, elle nous engage à les réévaluer.

 

Clelia Coussonnet pour Uprising Art

 

Biennale Internationale d’Art Contemporain de la Martinique 1ère édition du 22 novembre 2013 au 15 janvier 2014 qui se déroulera à Fort de France, St Pierre, Les Trois Ilets. Pour plus d’infos merci de contacter : contact@biacmartinique.com 

 

À propos d’Uprising Art

Fondé par Claire Richer, en 2011, Uprising Art, une revue, un portail et une galerie en ligne, dédié à l’art contemporain de la Caraïbe. En octobre 2012, Uprising Art organise une table ronde au Grand Palais pendant la FIAC rassemblant experts et artistes. En septembre et octobre 2013, les foires Art O’Clock et Slick Art Fair sont l’occasion pour Uprising de présenter notamment des artistes cubains, haïtiens ou dominicains sur la scène parisienne. www.uprising-art.com

Uprising est un projet co financé par le programme européen Interreg IV