Capture d’écran 2014-03-10 à 22.09.10 En quelques années, Délices de Guyane s’est imposée comme une marque authentique prônant les saveurs et le savoir-faire local. Pour Guyamag, Amalia Boullanger, responsable du site de production à Dégrad des Cannes, revient sur l’évolution et les ambitions de l’entreprise familiale.

 

Sept ans après la création de l’entreprise peut-on dire que votre pari entrepreneurial ait réussi ?

Amalia Boullanger : Il est vrai qu’au démarrage, fin 2007, il s’agissait d’un pari osé ! Lorsque mon père, Monsieur Boullanger, a décidé de racheter les recettes et les locaux d’une société qui produisaient des pâtes de piment, aucun document n’était informatisé ; nous ne disposions donc que de quelques données peu fiables. Mais nous avions la force et l’envie d’y croire ! Trois personnes de l’entreprise nous ont suivis et nous avons démarré l’aventure à cinq. Très vite, nous avons développé des punchs, des confitures et des sirops. Depuis 2007, cinq nouvelles références sont apparues dans chaque gamme de produits.

Nous avons conservé une taille humaine puisque notre équipe est constituée de 12 personnes. Cette dimension familiale a très certainement une influence sur la compétitivité de Délices de Guyane. Par ailleurs, j’ai à cœur de souligner le dynamisme et la flexibilité de chacun des employés, à l’origine notamment du bon esprit qui règne au sein de nos locaux. En effet, si la qualité de nos produits repose sur l’utilisation de fruits frais, produits localement, cela implique une capacité d’adaptation permanente aux exigences inhérentes aux saisons et au climat.

Quelles sont les valeurs transmises à travers vos produits ?

Notre cœur de métier est la transformation de fruits. Les agriculteurs avec lesquels nous travaillons nous livrent chaque jour des fruits frais, qui sont ensuite traités à la main par notre équipe. L’utilisation de produits frais fournis par des acteurs locaux est un gage de qualité et une véritable ligne de conduite pour Délices de Guyane. Même si cet engagement implique des contraintes, il s’agit d’une valeur fondamentale pour notre entreprise.

Quelles sont ces contraintes évoquées ?

En Guyane, les producteurs ne disposent pas de coopérative agricole ; les fruits et légumes locaux sont vendus à un tarif particulièrement élevé sur les marchés,  entraînant des frais fixes importants. Pour s’approvisionner, cela peut représenter un frein notable. Contrairement à la culture antillaise qui a pu développer ce principe du regroupement, aidant ainsi les agriculteurs à se structurer et à stabiliser les prix pour les transformateurs.

Quelles sont vos ambitions tant au niveau local que du côté de l’hexagone ?

Nous souhaiterions promouvoir durablement Délices de Guyane dans les Antilles ! Pour cela, nous nous efforçons d’innover, tout en mettant l’accent sur les spécificités locales. C’est ce qui nous a conduits à lancer les conserves de Parépou par exemple, à diversifier les saveurs des chutneys et des pâtes de piment, mais aussi des confitures et des gelées.

Pour ce qui est du développement en métropole, nous participons à différents salons, le salon de l’Agriculture de Paris, la Foire de Paris, le salon « Chef et saveurs » de Saint-Malo ; ce dernier nous a d’ailleurs permis de développer un projet de partenariat avec un célèbre site Internet de recettes de cuisine en ligne.

Concernant les projets à plus court terme, de nouvelles bouteilles de sirop entièrement relookées et dotées d’un bouchon verseur devraient prochainement faire leur apparition sur les linéaires. Enfin, les étiquettes de punch vont à leur tour évoluer avec deux recettes très attendues : coco et planteur.