Chaque jour, les entrepreneurs du digital s’évertuent à imaginer, concevoir et mettre en œuvre des visions meilleures du futur utilisant la puissance de l’outil digital. Cette course à l’innovation à l’échelle mondiale transforme nos vies de manière profonde. Au-delà des grandes tendances internationales, quelles sont celles qui touchent les Antilles et la Guyane ? À quel rythme ? Les entrepreneurs de MartiniqueTech jouent les prospectivistes et partagent avec vous leurs prévisions digitales qui impacteront les entreprises pour cette année 2014. Rendez-vous en 2015 pour les vérifier !

 

1. Une ère de maturité s’ouvre pour les stratégies des entreprises sur les réseaux sociaux

Cette maturité s’exprimera par deux mouvements opposés : les entreprises les moins structurées seront échaudées par le retour sur investissement plus compliqué dû à l’atteinte gratuite des publications qui diminuent et la nécessité de passer par l’achat publicitaire de Facebook. Les entreprises les mieux structurées, sans corrélation avec la taille, comprendront l’esprit du média social et développeront de vraies stratégies de contenu originales et performantes. Elles seront les grandes gagnantes de la ruée vers Facebook qu’on constate depuis l’année 2011.

 

2. Les créations de postes dédiés au sein des entreprises se multiplient, boostées par l’arrivée de formations spécifiques en local

Les entreprises en 2014 hésiteront de moins en moins à créer un profil dédié au digital au sein de leurs équipes. Ce changement sera impulsé par plus de visibilité des ressources digitales formées en local et une plus grande maturité des formations. L’EGC en Martinique préfigure ce mouvement. Certains BTS spécialisés tireront leur épingle du jeu.

Les bémols : dans le domaine du web marketing, ces profils seront très souvent cantonnés au “Community Management” et auront du mal à s’exprimer au-delà. Il s’agira également de profils “junior”, ce qui limitera leur impact sur la stratégie et l’organisation globales des entreprises.

Notons qu’il est aussi souhaitable d’éviter que les entreprises créent des postes d’“homme-orchestre” de l’informatique. Elles privilégieront des postes ciblés sur des compétences à valeur ajoutée claire.

 

3. Le paysage de l’industrie touristique locale continue d’être profondément modifié par le tourisme du partage et la désintermédiation

Chaque jour, plus de 1000 locations saisonnières sont disponibles sur le site Internet Le Bon Coin pour un département comme la Martinique, la Guadeloupe ou la Guyane. C’est l’économie du partage qui s’exprime.

La présence de “pures players” (entreprises exclusivement présentes en ligne) proposant directement des services touristiques se fera plus active : conciergerie, guides, activités thématiques et à forte valeur ajoutée, séjours,…

Les hôtels, ainsi que les autres segments touristiques organisés, se lanceront de plus en plus dans des opérations d’acquisition client en direct, afin de maintenir leurs marges. Ils mutualiseront ces opérations, à l’instar d’initiatives constatées depuis plusieurs années aux États-Unis.

Par sa cible internationale, le tourisme est le secteur local le plus impacté par la révolution digitale.

Seul bémol : une concurrence internationale pour les acteurs locaux sur les produits touristiques et les services offerts.

 

4. Le commerce en ligne local cherchera son modèle et sera mené par les commerçants traditionnels.

De nombreuses entreprises tenteront des approches originales, concernant la vente en ligne de leurs produits. De la génération de trafic en magasin (“web to shop”), aux approches originales en termes de livraison, ce sont les commerçants traditionnels qui mèneront les chantiers les plus intéressants. L’e-commerce sera implémenté comme une extension de leur expérience client, apportant plus de facilité, de simplicité et un effet prix pour les consommateurs. Les “pures players” auront, eux, plus de mal à mener de front le développement de marques fortes et la logistique particulière à nos départements.

 

Next ! Ça ne sera pas pour cette année !

On attendra pour la révolution des applications mobiles, la folie de l’impression 3D, le “big data” ou les objets connectés qui se développeront ailleurs.

 

Cependant, des surprises restent possibles : les institutions et les entreprises commencent à mieux appréhender les enjeux et mécanismes du digital. Ceci, combiné à l’énergie et à la détermination de ces nouveaux entrepreneurs du numérique qui donnent corps au secteur TIC, pourraient faire émerger des succès que nous appelons de nos vœux.